France : Allocution Gabriel Attal
The Prime Minister, Gabriel Attal, is speaking following the results of the first round of legislative elections, in which the presidential majority came third with just 21% of the vote. Paris, 30/06/2024. Le Premier Ministre, Gabriel Attal, a pris la parole suite aux resultats des votes du premier tour des elections legislatives lors duquel la majorite presidentielle est arrivee troisieme avec seulement 21% des voix. Paris, le 30/06/2024.//CEZARDGABRIELLE_GC_allocutionattal_13/Credit:Gabrielle CEZARD/SIPA/2406302308

« Assemblée plurielle » : « C’est une proposition d’union faite uniquement pour préserver Macron et ses amis », juge Patrick Kanner

Après les résultats du premier tour des législatives, Gabriel Attal a appelé à la composition d’une « assemblée plurielle », composée de différents partis politiques, en vue d’une coalition. Visée par cet appel du pied à l’instar des groupes politiques de la droite et du centre, la gauche souhaite être la force centrale de cet accord. Très critique envers le parti présidentiel, elle veut défendre le programme du Nouveau Front Populaire.
Mathilde Nutarelli

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Par deux fois depuis dimanche et les résultats du premier tour des élections législatives, Gabriel Attal a appelé à la composition d’une « assemblée plurielle », composée de différents partis politiques. Lundi 1er juillet sur le plateau de TF1, et ce mardi au détour d’un déplacement de campagne.

Face au Rassemblement National, qui croit en la possibilité d’obtenir une majorité absolue le 7 juillet prochain, quelle alternative politique existe-t-il pour former un gouvernement ? C’est une des questions qui devra être tranchée par les forces politiques en présence. Ce qui semble être une main tendue par Gabriel Attal aux membres du Nouveau Front Populaire (NFP) a d’ores et déjà été rejetée par Manuel Bompard, coordinateur national de la France Insoumise et député nouvellement réélu de Marseille. « Les insoumis ne gouverneront que pour appliquer leur programme, rien que le programme », a-t-il affirmé au micro d’Apolline de Malherbe.

« Nous participerons, si c’est à nos conditions »

Les choses sont moins définitives du côté de ses alliés du NFP. Et c’est compréhensible : ce dernier semble ne pas pouvoir obtenir la majorité absolue au Palais Bourbon dimanche soir. Pour éviter un gouvernement composé du RN et de ceux qui voudront bien y participer, la gauche devra composer avec le bloc Ensemble. « Nous participerons, si c’est à nos conditions », avertit Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat. Leurs conditions, c’est le programme du NFP défendu lors du premier tour. « Nous nous sommes battus pendant les législatives pour un programme, on ne va pas le mettre à la poubelle, on a un contrat moral avec nos électeurs », explique-t-il. La sénatrice socialiste de Seine-Saint-Denis et proche d’Olivier Faure Corinne Narassiguin trouve, elle, qu’il est « trop tôt » pour se poser cette question. Elle préfère « attendre dimanche soir et le verdict des urnes ». « Le seul objectif est d’empêcher le RN d’avoir une majorité absolue ou bien d’avoir une majorité relative avec LR et de faire un gouvernement d’extrême-droite » soutient-elle. Pour autant, elle a entendu la proposition du Premier ministre : « Ce qui m’inquiète, c’est que Gabriel Attal donne l’impression que c’est sur son programme à lui qu’il propose un rassemblement, en particulier de ‘protéger les Français des hausses d’impôts’ ». La ligne est peu ou prou la même du côté des écologistes. Pour Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat, il faut « renverser les choses » : ce serait plutôt à l’union de la gauche de proposer une coalition. « Après le second tour, le bloc de Gabriel Attal aura moins d’élus que le NFP et le RN », explique-t-il, « dimanche soir, il faudra trouver une majorité. Le NFP peut être la deuxième, voire la première, force de l’Assemblée, le bloc macroniste sera une force d’appoint ». L’Isérois voit plutôt la main tendue de la part de la gauche vers les troupes d’Emmanuel Macron prêtes à travailler sur des « objectifs extrêmement clairs » : le pouvoir d’achat et le quotidien des Français avec notamment l’indexation du smic sur l’inflation, le réinvestissement des services publics dans les territoires, un « meilleur partage des richesses », ou encore l’instauration de la proportionnelle.

« Il n’est pas question pour mon groupe de tremper dans quelque coalition que ce soit pour défendre les intérêts de la droite »

Si la perspective d’une coalition se dessine, Patrick Kanner ne s’en montre pas moins sévère avec le camp d’Emmanuel Macron : « Il n’est pas question pour mon groupe de tremper dans quelque coalition que ce soit pour défendre les intérêts de la droite ». Il dénonce un « gouvernement de parvenus qui n’a servi qu’une seule catégorie de Français », « prêt à tout lâcher pour un bout de pouvoir », un président « irresponsable » d’avoir dissous. « C’est une proposition d’union faite uniquement pour préserver Macron et ses amis qui n’ont fait que trahir leurs convictions », juge-t-il.

Ve République : « On ne peut plus continuer comme ça »

Cette situation, inédite dans l’histoire de la Ve République, est peut-être l’occasion de la dernière chance pour ceux qui veulent réformer son fonctionnement. Chez les écologistes et chez les socialistes, on dénonce le manque de recherche de compromis par Emmanuel Macron depuis 2022. « Ce que Gabriel Attal propose, Emmanuel Macron aurait pu le proposer dès 2022 en se posant la question de gouverner avec un gouvernement ouvert sur la gauche ou sur la droite », juge Guillaume Gontard, « on en est là parce qu’il ne l’a pas fait ». « Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, on va devoir se poser la question de comment on forme un gouvernement sans majorité absolue », analyse Corinne Narassiguin. Tous les deux appellent à un changement institutionnel. « On ne peut plus continuer comme ça », reconnaît la socialiste. La question qui se pose alors est : quelle majorité parlementaire pour adopter quelle réforme institutionnelle ? Une nouvelle question qui s’ajoute à celle, déjà longue, des interrogations qu’a soulevées la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier.

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