Assistants d’eurodéputés MoDem: Bennahmias entendu comme témoin

Assistants d’eurodéputés MoDem: Bennahmias entendu comme témoin

Jean-Luc Bennahmias, ancien eurodéputé du MoDem, a été entendu comme témoin mardi dans l'enquête sur les assistants...
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Jean-Luc Bennahmias, ancien eurodéputé du MoDem, a été entendu comme témoin mardi dans l'enquête sur les assistants parlementaires européens du parti centriste, a appris mercredi l'AFP de source proche de l'enquête.

L'ex-eurodéputé, âgé de 62 ans, a été auditionné pendant plus de huit heures à l'office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff) à Nanterre, a précisé cette source.

Les enquêteurs cherchent à savoir si le parti centriste de François Bayrou a utilisé des fonds européens, dévolus à l'embauche d'assistants pour les eurodéputés, afin de rémunérer en partie des cadres du mouvement employés à d'autres tâches.

A la suite d'une dénonciation d'une élue du FN, lui-même visé par une affaire d'emplois fictifs présumés au Parlement européen, le parquet de Paris avait ouvert en mars une enquête préliminaire pour "abus de confiance", visant 19 eurodéputés de tous bords.

L'affaire avait rebondi début juin lorsqu'un ex-employé du MoDem, Matthieu Lamarre, avait adressé un courrier à la justice: il assurait avoir été en partie rémunéré, de décembre 2010 à novembre 2011, comme assistant parlementaire de Jean-Luc Bennahmias, affirmant n'avoir jamais travaillé pour lui "en particulier" mais "uniquement pour le siège du parti".

Ce témoignage avait déclenché, le 9 juin, l'ouverture d'une enquête spécifique au MoDem qui a envoyé six élus au Parlement de Strasbourg entre 2009 et 2014.

Matthieu Lamarre, qui s'était rallié avec fracas à la candidate PS Anne Hidalgo pendant la campagne des élections municipales à Paris en 2014, a été entendu le 22 juin à l'Oclciff.

Son cas pourrait ne pas être isolé. Certains contrats et fiches de paie de six permanents du parti, consultés par l'AFP, montrent qu'ils ont ensuite été détachés à temps partiel comme collaborateurs d'eurodéputés, via un avenant à leur contrat.

Le 10 juillet, deux anciennes assistantes parlementaires de l'ex-eurodéputée Marielle de Sarnez, Isabelle Sicart et Karine Aouadj, ont également été auditionnées à l'Oclciff, d'après la source proche de l'enquête.

Isabelle Sicart avait été embauchée en 2008 à mi-temps comme cheffe de cabinet de François Bayrou. L'année suivante, elle avait cumulé cet emploi avec celui d'assistante parlementaire locale de l'eurodéputée Marielle de Sarnez.

Karine Aouadj, secrétaire particulière du président du MoDem, avait signé en 2010 un avenant à son contrat, faisant d'elle également l'assistante parlementaire locale de Marielle de Sarnez.

Rien n'interdit strictement le cumul d'emploi d'un assistant local au Parlement européen avec celui de salarié dans un parti national, mais les enquêteurs vont notamment tenter de déterminer si la distinction a bien été respectée quand les deux missions s'exerçaient au siège du MoDem à Paris.

Cette enquête a conduit à la démission de trois membres du premier gouvernement d'Edouard Philippe : Marielle de Sarnez (ministre des Affaires européennes), Sylvie Goulard (ministre des Armées) et François Bayrou (ministre de la Justice).

Le patron du MoDem et ex-garde des Sceaux avait assuré lors de sa démission qu'il n'y avait "jamais eu d'emplois fictifs" dans son parti, évoquant "une affaire de "dénonciations anonymes", dont il était "la véritable cible".

Cette affaire avait été évoquée dès 2014: l'ex-eurodéputée Corinne Lepage, en rupture avec le MoDem, avait affirmé dans un livre sur la corruption avoir refusé cette pratique du double emploi. Elle a été auditionnée fin juin à l'Oclciff.

Sollicités, Jean-Luc Bennahmias et son avocat n'ont pas donné suite.

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