La vice-présidente du MoDem Marielle de Sarnez était interrogée mercredi en vue d'une mise en examen par les juges chargés de l'enquête sur les emplois présumés fictifs des assistants de députés européens, a-t-on appris de sources concordantes.
Mme de Sarnez est arrivée vers 11H00 au tribunal de Paris, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Elle était convoquée par les magistrats du pôle financier du tribunal en vue d'une mise en examen, selon des sources proches du dossier.
Depuis le 15 novembre, plusieurs personnes, dont l'ex-eurodéputée et actuelle vice-gouverneure de la Banque de France Sylvie Goulard, l'ancien garde des Sceaux Michel Mercier et le directeur financier du parti centriste Alexandre Nardella, ont été mises en examen dans ce dossier.
Le président du MoDem François Bayrou est pour sa part convoqué vendredi.
Les juges cherchent à déterminer si des collaborateurs parlementaires ont été rémunérés par les fonds du Parlement européen alors qu'ils étaient en réalité affectés à d'autres tâches pour le parti centriste.
L'ouverture d'une enquête préliminaire du parquet de Paris, en juin 2017, avait entraîné la démission de M. Bayrou du poste de ministre de la Justice, de même que celles de Marielle de Sarnez du poste de ministre des Affaires européennes et de Sylvie Goulard du poste de ministre des Armées.
Marielle de Sarnez, qui fut élue au Parlement européen de 1999 à 2017, a été mise en cause par plusieurs protagonistes du dossier, dont une ancienne assistante, Karine Aouadj, qui affirme n'avoir jamais réellement exercé de tâches liées au Parlement européen et avoir plutôt été son assistante personnelle.
Devant les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff) à Nanterre les 11 et 12 septembre, la responsable politique a qualifié ces affirmations d'"affabulation".
Elle a par ailleurs insisté sur le fait qu'au sein du MoDem sa fonction était "purement politique".
"Je n'étais pas en charge du fonctionnement du parti, je n'avais pas de fonction administrative au sein du parti ni de responsabilité sur un domaine particulier au parti", a-t-elle dit.
Le MoDem n'est pas la seule formation politique dans le viseur de la justice pour des emplois présumés fictifs au parlement européen. Des enquêtes similaires ont ainsi été ouvertes pour La France Insoumise (LFI) et pour le Front national (FN). Dans cette dernière, une vingtaine de personnes, dont Marine Le Pen, ont été mises en examen.