Le ministre de la Justice François Bayrou s'est dit mardi "sûr de l'issue et des preuves qui seront immanquablement apportées" par l'enquête sur les assistants parlementaires européens de son parti, le MoDem, après que le Canard enchaîné a évoqué le cas de sa secrétaire particulière.
Dans son édition à paraître mercredi, l'hebdomadaire satirique affirme que la secrétaire particulière du président du MoDem, Karine Aouadj, a signé en 2010 un avenant à son contrat, faisant d'elle l'assistante parlementaire locale de la député européenne Marielle de Sarnez. La moitié puis les deux-tiers de sa rémunération ont dès lors été réglés par le Parlement européen, le reste par le MoDem, ajoute le Canard enchaîné. Or selon des sources de l'entourage de M. Bayrou citées par le Canard, elle était la "collaboratrice personnelle de François Bayrou" jusqu'en 2014 et "n'a jamais travaillé pour l'Europe".
"Je suis sûr de l'issue et des preuves qui seront immanquablement apportées", a affirmé le patron du MoDem, sollicité par la presse sur ces révélations lors d'un déplacement dans le Pas-de-Calais.
"Il y a une enquête et l'enquête établira les faits. Et je sais, moi, pour avoir confiance dans les magistrats et pour savoir la réalité de ces choses, qu'il n'y aura aucun problème pour que les magistrats disent ce qu'il en est. Moi je protège l'indépendance de la justice et j'ai confiance en elle", a ajouté le garde des Sceaux.
Le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête préliminaire pour "abus de confiance et recel" pour déterminer si le MoDem a salarié des employés en les faisant passer pour des assistants parlementaires européens. Elle fait suite au signalement reçu par la justice, d'un ex-collaborateur du MoDem, sur la réalité de son emploi comme assistant parlementaire auprès de l'ancien eurodéputé centriste Jean-Luc Bennahmias.
L'enquête doit s'attacher à examiner d'autres cas, Radio France notamment ayant affirmé que "sur la période 2009-2014, une dizaine de salariés du siège du parti étaient parallèlement collaborateurs des députés européens du MoDem", notamment au profit de Marielle de Sarnez, ministre des Affaires européennes, et Sylvie Goulard, ministre des Armées.
Allié à Emmanuel Macron depuis février, le parti centriste conteste et assure avoir respecté "toutes les règles".