Les députés européens ont voté mardi la levée de l'immunité parlementaire de leur collègue Jean-Marie Le Pen, comme le demandait la justice française pour l'enquête sur des emplois fictifs présumés au Parlement européen.
A main levée, les eurodéputés, réunis à Strasbourg, ont accédé à la demande des juges parisiens qui l'avaient notifiée en octobre 2018 au cofondateur du Front national, devenu Rassemblement national (RN).
La facture de cette affaire portant sur les salaires versés, sur des fonds européens, à des assistants d'eurodéputés FN avait été évaluée en 2018 par les enquêteurs à 7 millions d'euros.
Il s'agit au moins de la quatrième fois que le Parlement européen lève l'immunité parlementaire de Jean-Marie Le Pen, absent mardi de l'hémicycle.
Député européen depuis 1984, Jean-Marie Le Pen, 90 ans, avait fait valoir son immunité d'eurodéputé pour ne pas recevoir des enquêteurs anti-corruption qui voulaient l'entendre en juin 2018 sur cette affaire pour laquelle plusieurs assistants et eurodéputés ou ex-eurodéputés, dont sa fille et présidente du RN, Marine Le Pen, ont été mis en examen.
Invité par l'AFP à commenter la levée de son immunité, M. Le Pen a dit n'y voir "rien d'étonnant, de la part d'une assemblée qui se partage entre deux groupes complices, la gauche socialiste et la droite soi-disant libérale. (...) Je ne m'attendais ni à l'indulgence, ni à l'objectivité de mes collègues que je me ferai un plaisir de quitter en avril."
La levée de l'immunité parlementaire de l'eurodéputée RN Dominique Bilde a également été votée dans le cadre de la même affaire.