Laurence Rossignol est vent debout contre le projet d’assurance-chômage, qui ne sera pas examinée par le Parlement mais qui passera par décret cet été. Avec ce texte, la sénatrice socialiste de l’Oise considère que l’exécutif « coche toutes les cases du discours le plus antisocial qu’on n’ait jamais eu ». « La droite est battue », lâche-t-elle.
Laurence Rossignol juge, alors que ni le patronat ni les syndicats de salariés ne considèrent le texte favorablement, que « le gouvernement trouve que plus il y a de gens contre lui, mieux c’est ». « L’idée qu’ils se font de gouverner la France, c’est de la forcer à aller à l’adaptation libérale de la mondialisation le plus vite possible et le plus radicalement possible. Ils ne comprennent pas que les Français ne veulent pas de ça », clame-t-elle.
La sénatrice affirme que « les Français veulent que la mondialisation soit adaptée à la France, à nos protections sociales, à notre histoire. Nous ne sommes pas des pays dans lesquels on laisse les gens sans rien ».
« Si j’ai bien compris ce que disaient les partenaires sociaux, c’est que la feuille de route que leur avait donnée le gouvernement n’était pas soutenable. Je pense que cette affaire d’indemnisation du chômage devrait être l’objet d’une grande mobilisation ». « C’est une boucherie ce que le gouvernement est en train de faire sur l’assurance-chômage », lance-t-elle.
Les femmes, premières victimes ?
Surtout, l’ancienne ministre des Familles et des Droits des femmes s’inquiète des conséquences qu’aura la réforme de l’assurance-chômage sur les femmes, qu’elle considère comme les premières victimes du texte. « En allongeant les durées d’activité nécessaires, en rendant plus difficile l’accès à l’indemnisation du chômage pour les salariées précaires, on sait tout de suite que ce sont les femmes qui composent la grande majorité des salariés précaires », explique-t-elle.
« Donc je suis inquiète sur les conséquences sur les revenus des femmes qu’aurait cette réforme. J’attends avec intérêt les études d’impact. Depuis deux ans, le gouvernement nous raconte qu’il fait des femmes une grande cause nationale et de l’analyse des budgets en termes de genre. Je pense que l’analyse de la réforme du chômage prévue par le gouvernement sur la condition sociale des femmes risque d’être assez redoutable ».