Mercredi matin, lors d’un séminaire gouvernemental sur la question du travail, les ministres se sont penchés sur les mesures d’incitation à la reprise d’emploi. Les dépenses sociales comme l’indemnisation des chômeurs sont dans le viseur de l’exécutif pour combler le déficit qui a dérapé l’an dernier. Le Premier ministre fera des annonces en ce sens, ce soir, dans le JT de TF1. Sur X, Gabriel Attal a réaffirmé l’engagement « total » de son gouvernement pour « la désmicardisation du pays » et le « retour à l’emploi ».
A la sortie des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, estime que le contexte de la nouvelle convention d’assurance chômage, négociée à l’automne par les partenaires sociaux, que le gouvernement doit valider, « n’a plus rien à voir avec la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui ». « Quand on parle d’assurance chômage, on regarde trois choses. La première, c’est comment on facilite le retour à l’emploi. La deuxième, ce sont les coûts de la dépense publique et le troisième, c’est potentiellement le risque de précarisation d’un certain nombre de demandeurs d’emploi », a-t-elle exposé, esquissant la volonté du gouvernement de « s’engager pour favoriser le retour à l’emploi ».
L’hypothèse d’une réduction de la durée d’indemnisation des chômeurs ou d’un durcissement des conditions d’éligibilité provoque l’indignation à gauche et les grandes centrales syndicales qui appellent le gouvernement à une nouvelle réforme et à « cesser la stigmatisation populiste des chômeurs ». Les syndicats s’opposent également à la volonté de Bruno Le Maire que l’Etat reprenne en main l’assurance chômage, actuellement pilotée par les partenaires sociaux, via l’Unédic. Syndicats et patronat renégocient les règles tous les deux à trois ans pour tenir compte des évolutions du marché du travail.
Catherine Vautrin a rappelé que les partenaires sociaux avaient jusqu’au 8 avril « pour rendre leur copie ». « S’il y a accord, le gouvernement transposera. En même temps, le peut parfaitement envisager une nouvelle lettre de cadrage et rouvrir une discussion ». « L’objectif du gouvernement, c’est l’émancipation par le travail, avoir un système le plus incitatif possible pour aller vers la formation, vers le retour à l’emploi ».