Novices en politique ou députés confirmés, les premiers nouveaux élus du second tour sont arrivés lundi matin à l'Assemblée, entre émotion,...
Atmosphère rentrée des classes à l’Assemblée pour les nouveaux députés
Novices en politique ou députés confirmés, les premiers nouveaux élus du second tour sont arrivés lundi matin à l'Assemblée, entre émotion,...
Par Fabrice RANDOUX
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Novices en politique ou députés confirmés, les premiers nouveaux élus du second tour sont arrivés lundi matin à l'Assemblée, entre émotion, fierté et affichage médiatique, pour prendre leurs marques dans une atmosphère de rentrée des classes.
Cartable sur le dos, Joachim Son-Forget, élu République en marche (REM) des Français de Suisse, a pris le TGV à six heures du matin à Genève et pense avoir été le premier à se présenter à l'entrée du Palais Bourbon, côté rue de l'Université.
"Les huissiers n'avaient pas encore la liste des députés en main. Je voulais régler tous les problèmes administratifs rapidement pour être dans de bonnes dispositions pour travailler", affirme ce radiologue de 34 ans, spécialiste du cerveau.
Joachim Son-Forget, élu République en marche (REM), à Lausanne, en SUisse, le 9 juin 2017
AFP
Il compte apporter des qualités suisses à ses yeux, comme la "culture du compromis", et aimerait intégrer la commission des Affaires étrangères, exposant "une prédilection pour les sujets diplomatiques".
Accompagnés d'un huissier, plusieurs élus ont remonté devant appareils photos et caméras l'allée ombragée de la présidence, le jardin et la salle des Quatre colonnes, lieu de rencontre privilégié avec les journalistes, avant de procéder aux formalités dans les salles de commission transformées en centres d'enregistrement.
Ils y ont récupéré la "mallette" contenant l'écharpe tricolore, la cocarde, le "baromètre", insigne porté dans des cérémonies publiques, et un règlement de l'Assemblée. Avant d'aller se faire photographier dans l'hémicycle et de poursuivre la visite guidée.
Le chef de file des Républicains François Baroin, le 18 juin 2017 à Paris
AFP
Au lendemain de leur élection, quelque 90 élus de tous bords se sont présentés pour ces "journées d'accueil", échelonnées toute la semaine. De rares élus au premier tour, dont deux En Marche!, avaient fait leurs premiers pas mardi dernier.
Yaël Braun-Pivet, avocate REM de 46 ans ayant défait dans les Yvelines le LR Jacques Myard, dit "ressentir la même émotion que la première fois où elle est entrée au Palais de justice sur l'île de la Cité".
Ici, "c'est la République, c'est la France", s'exclame Jean-Michel Fauvergue, ex-patron du Raid, élu REM en Seine-et-Marne. Cette nouvelle mission, "ça permet de se rebooster à titre personnel" et c'est "très motivant", estime ce sexagénaire.
- 'On va les coacher' -
Les nouveaux élus, avec pas moins de 424 primo-députés sur 577, ne sont pas seulement "marcheurs" ou novices.
Brigitte Kuster, nouvelle députée LR de Paris et actuelle maire du XVIIe arrondissement, est aussi émue. "Je vais faire en sorte que ceux qui m'ont élue soient fiers de leur députée", promet-elle.
Pierre-Yves Bournazel, élu LR à l'Assemblée nationale à Paris, le 19 juin 2017
AFP
Pierre-Yves Bournazel, élu LR à Paris face à Myriam El-Khomri, compte "avant tout être cohérent avec ses idées", "clairement dans la majorité présidentielle", en vue d'un groupe de droite soutenant le gouvernement.
L'insoumis Alexis Corbière, élu en Seine-Saint-Denis face au sortant PS Razzy Hammadi, veut mener une "bataille politique visible", dans l'hémicycle et promet de refaire une "arrivée groupée" des 17 élus LFI, dont aucun n'a été député par le passé.
Arrivée conjointe également prévue pour les huit députés FN, probablement mercredi matin.
Parmi les anciens revenus lundi, dont Gilles Carrez (LR) ou Marie-George Buffet (PCF), certains se montrent aussi devant les journalistes. Les nouveaux, "on va les coacher", assure Philippe Vigier, ancien président du groupe UDI réélu en Eure-et-Loir, se rappelant avoir "été paumé au moins trois semaines".
Ces députés réconfortent aussi quelques sortants battus venant récupérer leurs dernières affaires comme le socialiste Sébastien Denaja, éliminé au premier tour dans l'Hérault.
"J'ai l'âge de François Hollande quand il avait perdu sa circonscription en 1993, ça me laisse grand espoir", sourit M. Denaja, qui "repart faire (s)es cours (de droit public) à la fac avec grand plaisir". Conseil aux nouveaux: "S'engager à fond sans espoir de récompense, comme disait Jaurès."
Au nombre des socialistes rescapés, Manuel Valls, dont l'élection sur le fil dans l'Essonne est contestée par sa concurrente de La France insoumise, a tranché par une arrivée crispée. Visage serré, l'ancien Premier ministre a lancé aux journalistes: "Je me suis passé de vous pendant cette période, je continuerai."
L’ancien président de l’Olympique Lyonnais, quasi-candidat aux municipales à Lyon, reçoit le soutien des LR, avec Laurent Wauquiez. « La candidature Aulas est en train de marquer des points », selon le sénateur LR Etienne Blanc. « Il faudra qu’il muscle un peu son jeu, il n’est pas au niveau », raille le sénateur des Ecologistes, Thomas Dossus.
Alors que le gouvernement de François Bayrou devrait chuter le 8 septembre lors du vote de confiance sur le budget, comment les voisins européens perçoivent cette situation politique et financière française sous haute tension ? L’absence de compromis entre les partis politiques étonne au-delà de nos frontières.
Malgré la surexposition médiatique de ces derniers jours où François Bayrou a tant bien que mal défendu son budget et son choix surprenant de demander en amont aux députés un vote de confiance, le sort du Premier ministre semble scellé. Ses dix mois à Matignon ont été marqués par une propension à s’appuyer sur des propositions de loi, de longues conférences de presse sur le danger de la dette publique, l’échec d’une amélioration de la réforme des retraites et la polémique Bétharram.
Le sénateur de Saône-et-Loire, qui s’est récemment illustré en tant que président de la commission d’enquête du Sénat sur le narcotrafic, a été élu à la tête de la région, succédant à Marie-Guite Dufay. Elu sénateur en 2014, il va devoir lâcher son mandat de parlementaire en raison du non-cumul des mandats.