Attaque à Arras : « C’est un de nos héros », déclare Alexis Corbière à propos du professeur assassiné 

Invité de la matinale de Public Sénat, le député LFI de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière est revenu sur l’attaque du lycée à Arras et l’assassinat d’un professeur par un ancien élève fiché S.
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

 « Mon métier, c’est professeur », précise directement Alexis Corbière, lui-même professeur d’histoire géographie et touché par les événements du vendredi 13 octobre. Dominique Bernard, professeur de français de 57 ans, est décédé après un coup de couteau et après  « avoir protégé ses élèves », rappelle Alexis Corbière. « C’est un de nos héros », poursuit le député de la France Insoumise.

 « Il ne faut pas raconter à nos concitoyens que les immigrés sont responsables des crimes et des attentats qui sont commis sur le territoire national »

Ancien élève de l’établissement, fiché S, les services de renseignements surveillaient l’assaillant sans avoir été en mesure d’empêcher l’attaque. La famille de l’assaillant, né en Russie, avait également fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français en 2014 mais était finalement restée en France et s’était installée à Arras. « Si des gens sont dangereux, il faut les expulser, il faut agir. Mais attention à ce que ça ne serve pas de prétexte », prévient Alexis Corbière cherchant à défendre l’institution scolaire. Le député de Seine-Saint-Denis se veut également vigilant et ne veut pas que cela serve de prétexte pour criminaliser l’immigration, alors qu’un projet de loi sur le sujet doit être examiné à partir du 6 novembre au Sénat. « Il ne faut pas raconter à nos concitoyens que les immigrés sont responsables des crimes et des attentats qui sont commis sur le territoire national », avertit Alexis Corbière. Surtout, le député de la France insoumise réfute le besoin de renforcer la loi sur le sujet estimant que des solutions étaient possibles « à droit constant ».

 « L’école c’est la base de la République »

Pour le député de la Seine-Saint-Denis, si la réaction du gouvernement est positive, il déplore cependant un contexte de réduction des moyens accordés aux différents services de l’Etat, en particulier le renseignement et l’éducation. « C’est bien que le ministre apporte son soutien mais les gens ont l’impression que ça fait des années qu’ils sont abandonnés », explique Alexis Corbière en rappelant que l’actuel ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, était auparavant ministre du budget. Un sujet particulièrement d’actualité alors que l’examen du projet de loi de finances a débuté, en commission, à l’Assemblée nationale. Comme la plupart des textes budgétaires, le projet de loi devrait faire l’objet d’un 49.3. « Alors qu’il y a une augmentation d’élèves dans le second degré, il y a 8 000 enseignants en moins », affirme Alexis Corbière, insistant sur un corps enseignant livré à lui-même. En outre, Alexis Corbière pointe un sentiment d’abandon alors même que « l’école c’est la base de la République ». L’ancien professeur d’histoire-géographie s’étonne de l’absence de changement de circonstances depuis l’assassinat de Samuel Paty, trois ans plus tôt. Alexis Corbière pointe à la fois le manque de formation sur la laïcité et l’isolement des professeurs pour traiter ce type de situation.

Un manque de moyens qui vaut aussi pour le renseignement pour le député LFI. « la DGSI nous dit qu’il faudrait 8 000 personnes », martèle Alexis Corbière, contre 5 000 actuellement. « Je défends la police concrètement, je veux qu’elle ait les moyens de travailler », continue le député qui prône un renforcement du travail de renseignement.

 

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Attaque à Arras : « C’est un de nos héros », déclare Alexis Corbière à propos du professeur assassiné 
3min

Politique

Européennes 2024 : Marie Toussaint plaide pour « un pacte de non-agression à gauche »

Alors que la Nupes s’est décomposée durant les dernières semaines, Jean-Luc Mélenchon a acté, samedi 2 décembre, la fin de la Nupes. Cet été, l’idée d’une liste commune entre les partis de la Nupes pour les élections européennes de juin 2024 avait déjà commencé à fracturer l’alliance, en particulier chez les écologistes. En juillet 2023, le parti de Marine Tondelier, habitué aux bons résultats lors des scrutins européens, désigne Marie Toussaint tête de liste pour les élections européennes.  « La réparation est l’un des objectifs de l’écologie politique, le meeting a duré trois heures, c’était très dense » Si les écologistes rejettent l’idée d’une liste commune à gauche, la députée européenne Marie Toussaint plaide pour « un pacte de non-agression à gauche ». Pour rappel, une liste ne peut élire des députés au Parlement européen uniquement si elle dépasse un seuil de 5 %. « Je pense que l’on a des combats essentiels à mener, c’est ce qui doit concentrer toute notre attention », juge Marie Toussaint qui estime que le combat doit être mené contre les partis nationalistes qui continuent de progresser au sein de l’Union européenne. En proposant ce pacte de non-agression, Marie Toussaint rappelle qu’elle souhaite orienter sa campagne autour de « la douceur ». Une approche qui suscite l’étonnement, ou l’incompréhension, notamment après le meeting de lancement de la campagne. Ce 2 décembre, la tête de liste écologiste avait convié un groupe de danseuses pratiquant la « booty-therapy », une danse permettant de « s’assumer ». « La réparation est l’un des objectifs de l’écologie politique, le meeting a duré trois heures, c’était très dense », justifie Marie Toussaint qui assume vouloir mener une campagne « sensible ». « La douceur, dans un monde meurtri par la violence politique et sociale, est un horizon de sauvegarde, c’est un objet de combativité », développe Marie Toussaint pour laquelle cette approche peut être payante.  « Il faut sortir les lobbys des institutions, il faut une législation de séparation des lobbys des institutions européennes » Alors que les négociations de la COP 28 se déroulent actuellement à Dubaï avec un nombre record de lobbyistes présents. Selon Marie Toussaint, que cela soit durant les négociations internationales ou au sein des institutions européennes, les lobbys, notamment pétroliers, doivent être écartés des espaces de discussions. « Il faut sortir les lobbys des institutions, il faut une législation de séparation des lobbys des institutions européennes », développe Marie Toussaint alors que les groupes d’intérêts occupent une place importante dans le processus législatif européen. Outre le lobby des énergies fossiles, la tête de liste écologiste prend également pour cible la fédération des chasseurs et son président Willy Schraen qui mènera une liste aux élections européennes. Accusée par ce dernier de prôner une écologie déconnectée, Marie Toussaint a, de nouveau, proposé d’organiser un débat avec Willy Schraen afin de « vérifier qui est du côté de l’agro-industrie et qui est du côté des paysans ». Marie Toussaint fustige notamment l’hypocrisie du patron des chasseurs considérant que ce dernier défend « une vision de l’agriculture sans paysans ».

Le

L’hémicycle du Sénat
7min

Politique

Aide médicale d’Etat : la majorité sénatoriale divisée sur les conclusions du rapport Stefanini Evin

Un rapport remis lundi au gouvernement balaye l’hypothèse d’une suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), tout en préconisant une réforme du dispositif. Cette étude prend toutefois ses distances avec le chemin tracé par la majorité sénatoriale, qui a fait disparaître l’AME lors de l’examen du projet de loi immigration en novembre, pour lui substituer une aide d’urgence.

Le