Laurent Wauquiez (LR) a appelé lundi Emmanuel Macron à "réunir l'ensemble des chefs de parti" pour échanger sur la lutte contre le terrorisme, deux jours après une attaque au couteau qui a fait un mort et quatre blessés à Paris.
Interrogé par l'AFP, l'Elysée a fait savoir en fin de journée qu'une telle réunion n'était pas envisagée en l'état. "Le débat a déjà eu lieu il y a six mois lors du vote par le Parlement de la loi antiterroriste qui a mis fin à l'état d'urgence" fin octobre.
Le président du parti Les Républicains a demandé sur Twitter "au président de la République de réunir l'ensemble des chefs de parti pour échanger sur les mesures efficaces à prendre dans la lutte contre le terrorisme. Quand il s’agit de protéger les Français, toutes les propositions doivent être étudiées, sans sectarisme".
"Nous n'avons pas attendu l'appel de Laurent Wauquiez pour agir (...) Dès le premier jour de la présidence, la lutte antiterroriste a été l'une des priorités du président", a réagi l'Elysée, en citant notamment le renforcement des "outils" et la décision de créer le centre national de contre-terrorisme placé auprès du président.
Les Républicains ont également dénoncé lundi "l'impuissance du gouvernement", au surlendemain de l'attaque par l'intermédiaire du secrétaire général délégué de LR, Geoffroy Didier.
LR propose notamment l'expulsion des étrangers fichés S, la création d'un délit d'incitation à la haine passible d'expulsion pour les étrangers, ou l'internement de manière préventive des fichés S "les plus dangereux".
Un passant français de 29 ans a été tué et quatre personnes blessées par un jeune homme d'origine tchétchène armé d'un couteau muni d'une lame de 10 cm, samedi peu avant 21H00 près de l'Opéra Garnier, dans un quartier touristique de restaurants et théâtres.
L'auteur de l'attentat Khamzat Azimov, abattu par des policiers juste après l'attaque, est né en novembre 1997 en Tchétchénie, République musulmane russe du Caucase, théâtre de deux guerres dans les années 1990 et 2000.
Sans antécédent judiciaire, le jeune homme, naturalisé français en même temps que sa mère en 2010, était depuis l'été 2016 fiché S (pour "sûreté de l'Etat").
Des fiches S qui "ne servent à rien", a dénoncé lundi Marine Le Pen sur Radio Classique. "La stratégie du gouvernement consistant à dire +le mieux c'est de les garder sur le territoire pour pouvoir surveiller+", c'est jouer "à la roulette russe", a fustigé la présidente du FN.
Lundi, Abdoul Hakim A., l'un des amis du tueur, arrêté à Strasbourg, a été transféré au siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).
Khamzat Azimov avait été entendu il y a un an par la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, en raison de ses liens avec Abdoul Hakim A.