Les Républicains, Debout la France et le Front national ont demandé au gouvernement, qui a répliqué sans tarder, des "actes" et non plus des "commentaires" pour éviter de nouvelles attaques comme celle perpétrée samedi soir dans le coeur de Paris.
"Maintenant nous attendons une information essentielle. Par quelle filière ce terroriste islamiste et sa famille sont-ils présents sur notre territoire ?", a ainsi tweeté dimanche matin la présidente du FN, Marine Le Pen.
L'ancienne finaliste de la présidentielle de 2017 réagissait au fait que l'assaillant, qui a tué samedi soir dans le IIe arrondissement une personne et en a blessé quatre autres avant d'être abattu par la police, était né en Tchétchénie en 1997, avant d'être naturalisé français en 2010. Il était fiché S depuis 2016.
"On apprend une nouvelle fois que le terroriste serait fiché S. À quoi peut bien servir cette fiche S si on ne s’en sert pas pour mettre ces bombes à retardement hors d’état de nuire sur le sol français ?", a aussi déclaré la présidente du FN. Elle s'est aussi interrogée sur l'utilité du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, qui "balbutie à chaque attentat des commentaires d'une vacuité affligeante".
Même tonalité chez Laurent Wauquiez, président de LR. "Il n'y a plus de place, Monsieur le Président, pour cet aveuglement et cette inaction qui n'ont que trop duré", a-t-il prévenu dans un communiqué.
Il a réitéré, comme après l'attentat de Trèbes (Aude) il y a plusieurs semaines, ses propositions telles que l'internement préventif des fichés S les plus dangereux, l'expulsion de ceux qui n'ont pas la nationalité française ou la création d'un délit d'incitation à la haine de la France.
"Les attentats sont imprévisibles, mais nous ne pouvons pas accepter l’inaction de l’État !", s'est emporté dans un communiqué le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan.
"Malheureusement, le risque zéro n'existe pas et ceux qui expliquent que par des mesures sorties du chapeau suffiraient à régler le problème, ceux-là mentent", a répliqué Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, au Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro.
M. Griveaux, pour qui Gérard Collomb est un "grand ministre de l'Intérieur", a rappelé que "ces 15 derniers mois, 22 attentats ont été déjoués" et souligné la volonté du gouvernement d'embaucher sur le quinquennat 1.900 personnes pour "renforcer le renseignement".
- Les Insoumis ne veulent pas polémiquer -
"Nous avons répondu par les actes, je note que le groupe LR n'a pas voté le texte sur la sécurité intérieure" fin 2017, a répondu M. Griveaux, accusant l'opposition de "parler beaucoup" mais d'"agir peu". "Sur ce sujet, il faut savoir dépasser les effets de tribune", a-t-il prévenu.
François Hollande a pour sa part rendu hommage, sur TV5 Monde-RFI, au "travail remarquable" des services de renseignements qui ne peuvent toutefois pas "prévenir toutes les attaques".
Selon lui, "la classe politique dans ce type d'événements est toujours dans la surenchère, la demande d'une nouvelle loi". "Il y a une responsabilité de tout acteur politique qui doit se poser la question: +est-ce qu'un jour dans l'exercice du pouvoir je serai confronté à ce type de situation?+", a jugé l'ancien président.
"Je ne pense pas que les Français pensent que nous ne faisons rien. Nous avons voté en novembre une loi avec des nouvelles mesures contre le terrorisme. Nous augmentons les moyens pour la sécurité intérieure, la police, la justice et les prisons", a défendu de son côté le président de l'Assemblée nationale François de Rugy, invité de l'émission "Questions politiques" France Inter/France télévisions/Le Monde.
Si "l’arsenal juridique est aujourd'hui suffisant", François de Rugy n'a pas exclu que "dans les années qui viennent on doive encore ajuster les lois antiterroristes".
La France insoumise, par la voix du député Adrien Quatennens, s'est elle refusée à polémiquer: "c'est clair qu'à cette heure, il n'y a pas lieu de mener quelque polémique que ce soit car ceux qui revendiquent cette attaque veulent nous diviser", a-t-il avancé sur France 3.