Attaque du Hamas contre Israël : Olivier Faure dénonce une « faute politique » des Insoumis, sans remettre en cause la Nupes

Invité sur le plateau de Bonjour Chez Vous, le premier secrétaire du Parti socialiste a critiqué la position de la France Insoumise, et plus particulièrement celle de Jean-Luc Mélenchon, mais refuse d’en tirer des conclusions concernant l’avenir de la NUPES.
Hugo Ruaud

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Pour Olivier Faure, le désaccord est « évident ». La question israélo-palestinienne a encore renforcé les divergences entre La France Insoumise et les autres partis qui composent la Nupes. « La faute politique, c’est de ne pas avoir, dès le départ, reconnu qu’il y avait un acte terroriste, et d’avoir laissé penser que le Hamas pouvait représenter le peuple palestinien, que c’était des forces palestiniennes régulières, et que c’était un acte de guerre. Non, ce n’était pas un acte de guerre, c’était un acte terroriste qui méritait une condamnation claire, ferme », a fustigé le premier secrétaire du Parti socialiste à propos de la position de Jean-Luc Mélenchon. De son côté, le leader insoumis a publié lundi une série de tweets conspuant tantôt une « déclaration clientéliste » d’Anne Hidalgo lorsque la maire de Paris exprime son soutien au peuple Israélien, tantôt le « soutien unilatéral » du PS et d’EELV, « au gouvernement d’extrême droite israélienne ».

« LFI n’est pas la NUPES »

« Quand on a commis une faute politique, on la reconnaît plutôt que de chercher à discréditer tous les autres », réplique Olivier Faure. « Hier, nous n’avons pas manifesté pour soutenir le gouvernement de Benyamin Netanyahou, nous avons manifesté notre solidarité à l’égard du peuple israélien victime du terrorisme », se justifie le député de Seine et Marne. Lundi soir, au rassemblement en soutien aux Israéliens, Olivier Faure, interpellé par certains manifestants, a pu percevoir l’incompréhension de certains Juifs de France à l’égard de la position insoumise : « Ils ne comprenaient pas que je sois dans la NUPES et qu’il y ait des gens qui ont des positions très différentes au sein de cette alliance ». Et le patron du PS de se rassurer : « LFI n’est pas la NUPES, la position prise par la direction de LFI est minoritaire au sein de la NUPES. Le Parti communiste, le PS, les Verts, une partie des insoumis se sont désolidarisés et ont au contraire expliqué qu’on ne pouvait à aucun moment justifier un acte terroriste ». « Vous avez à gauche, depuis toujours, des dissensions qui sont fortes sur la question israélo-palestinienne », relativise Olivier Faure. Ce dernier refuse de considérer que les Insoumis ont franchi « une ligne rouge » concernant la survie de l’alliance à gauche, concède néanmoins avoir été « heurté » par le communiqué initial de La France Insoumise.

Mélenchon « n’est pas antisémite »

Mais ce n’est pas pour autant « le moment » de sortir de la Nupes selon le premier secrétaire du PS, qui souhaite « faire de la grande politique » et regarder en direction du Proche-Orient pour œuvrer à la paix, plutôt que de faire de la « politique politicienne » à partir d’un drame humain. « Ça ne veut pas dire qu’il faut tout accepter », précise Olivier Faure, qui appelle à « ne pas épouser les thèses des uns ou des autres, mais être, comme le dit justement parfois Jean-Luc Mélenchon, non-alignés ».

Malgré ses désaccords profonds avec le leader insoumis, Olivier Faure réfute les accusations d’antisémitisme dont fait l’objet Jean-Luc Mélenchon : « Ce n’est pas parce que Jean-Luc Mélenchon, parfois, m’accuse injustement qu’à mon tour je vais me résoudre à cumuler les fake news pour pouvoir le discréditer ».

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Paris: Gerard Larcher elu President du Senat
7min

Politique

Projet de loi immigration : Éric Ciotti au chevet d’une droite sénatoriale de plus en plus agacée par les critiques des députés LR

Le président des LR, Éric Ciotti, était au Sénat mardi matin pour appeler les parlementaires de son parti à « l’unité ». Les critiques des députés LR sur le projet de loi immigration adopté mi-novembre par la majorité sénatoriale de droite et du centre ont nourri un vif agacement au Palais du Luxembourg. Au point que certains hésiteraient même à rompre leur rattachement au parti.

Le