Certes, ce n’est pas possible techniquement. Mais la proposition du sénateur les Républicains Stéphane Le Rudulier de « dissoudre » la France Insoumise, « et des partis ayant fait l’apologie du terrorisme et du Hamas, mouvement terroriste qui prescrit officiellement la destruction d’Israël et l’extermination des juifs », continue de faire réagir au Palais du Luxembourg mercredi 11 octobre. Mardi soir, le parti anticapitaliste NPA était visé par une enquête pour « apologie du terrorisme ».
Mais le président du groupe Les Indépendants, République et Territoires, Claude Malhuret, pourtant loin d’être proche des Insoumis, semble juger inutile une telle mesure : « Je pense que ce n’est pas la peine de dissoudre la France Insoumise, ils sont en train de se dissoudre tout seuls », a-t-il affirmé au micro de Public Sénat.
François Ruffin à contre-courant des Insoumis
En cause, le décalage de plus en plus grand, selon le sénateur de l’Allier, entre les Insoumis, et le « peuple français » : « A chaque épisode politique, depuis plusieurs mois, ils ne cessent de tomber plus bas, ils ne cessent de s’éloigner de plus en plus de ce que pense le peuple français, ils se réclament du peuple français, et ils sont en décalage de plus en plus fort avec ce peuple. » Le dernier décalage en date : le refus de plusieurs responsables de la France Insoumise de qualifier le Hamas, responsable des attaques meurtrières contre Israël du 7 octobre, d’organisation « terroriste ».
Si Mathilde Panot ou Manuel Bompard, respectivement cheffe des députés Insoumis et coordinateur du parti, ont préféré les attaques contre Israël « de crimes de guerre », tous les Insoumis ne sont pas sur la même ligne. Le député de la Somme, François Ruffin, a montré son désaccord avec ses collègues, dans une interview au journal Le Monde, mercredi matin, où il regrette les « pudeurs de gazelle » de certains de ses collègues.
D’où la conclusion de Claude Malhuret : « Je crois qu’il n’y a même pas de commentaire à faire : ils sont en train de s’auto-dissoudre. »