Attaque informatique en Nouvelle-Calédonie : « Il est temps de se protéger » des influences étrangères, appelle Claude Malhuret

Quelques heures après une cyberattaque de grande ampleur avant l’atterrissage de l’avion présidentiel à Nouméa, le président du groupe Les Indépendants au Sénat considère que le phénomène des influences étrangères sur le territoire français devient « massif ». « Il est temps d’arrêter notre déni », avertit-il.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’est une nouvelle tentative de déstabilisation des intérêts français, a priori opérée depuis l’étranger. À quelques heures de l’arrivée d’Emmanuel Macron, la Nouvelle-Calédonie a été la cible mardi d’une importante attaque informatique, « d’une force inédite », visant à saturer le réseau Internet calédonien. Selon les autorités de l’archipel, les adresses utilisées au cours de l’opération seraient localisées en Russie.

« L’ingérence étrangère est massive, pas seulement en Nouvelle-Calédonie, mais sur tout le territoire », a réagi Claude Malhuret, le président des Indépendants au Sénat. « Il est temps d’arrêter notre déni, il est temps de s’en protéger », a appelé le parlementaire Horizons.

Ancien rapporteur de la commission d’enquête sur l’utilisation du réseau social TikTok, de son exploitation des données, et de sa stratégie d’influence, le sénateur soutient par ailleurs le blocage de l’application, dans un contexte de lutte des pouvoirs publics contre les violences des derniers jours. La décision fait actuellement l’objet de recours au Conseil d’État, via un référé liberté. « Quand j’entends aujourd’hui les soi-disant défenseurs des droits de l’homme porter plainte contre la décision du gouvernement de suspendre TikTok, alors que sur TikTok aujourd’hui vous avez des messages qui disent « on va aller brûler les maisons des blancs », quand vous avez des gens qui défendent ce genre de choses en disant que c’est le débat démocratique normal, bien évidemment que je soutiens la décision du gouvernement », a réagi Claude Malhuret.

« Tout le monde sait qu’il y aura nécessairement besoin de plus de temps » pour la révision constitutionnelle

Le sénateur, proche d’Édouard Philippe, estime par ailleurs que la visite d’Emmanuel Macron s’inscrit dans deux défis : « contribuer à restaurer l’ordre public » et « parvenir dans les mois qui viennent à un accord global, institutionnel, politique et économique, avec toutes les forces de l’île ». « On n’avance pas sur l’un, si on n’avance pas sur l’autre », a jugé le sénateur.

Claude Malhuret en a déduit également que la perspective d’un Congrès pour faire adopter la révision constitutionnelle controversée localement s’était éloignée. « Il n’y a plus de suspense. Tout le monde sait qu’il y aura nécessairement besoin de plus de temps. » Selon lui, Emmanuel Macron « lui-même » sait « très bien » qu’il n’y a plus de majorité au sein du Parlement pour faire adopter la révision, qui nécessiterait les trois cinquièmes des voix.

Partager cet article

Dans la même thématique

French President Emmanuel Macron Meets Readers in Marseille to Discuss Democracy and Social Media
5min

Politique

Narcotrafic et plan « Marseille en grand » : ce qu’il faut retenir de la visite d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne

Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».

Le

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le

4min

Politique

UE-Mercosur : vers un accord, contre l’avis de la France ?

Le sommet du Mercosur se tiendra ce samedi au Brésil, au cours duquel Ursula von der Leyen souhaiterait ratifier le traité commercial. Mais Emmanuel Macron a une nouvelle fois fait part de son opposition, annonçant qu’il souhaitait reporter l’examen du texte, le tout sur fond de mobilisation des agriculteurs.

Le