Emmanuel Macron a appelé vendredi au lendemain de l'attentat ayant tué un policier sur les Champs-Elysées à Paris à ne pas céder à la panique ni "à l'instrumentalisation qui serait d'utiliser la peur", tout en jugeant que "nous vivrons durablement avec la menace terroriste".
"Ce qui est recherché par nos assaillants c’est à la fois la mort, le symbole, créer la panique, troubler un processus démocratique qui est celui de l’élection présidentielle", a déclaré le candidat d'En Marche sur RTL.
"Je pense que nous devons toutes et tous avoir un esprit de responsabilité dans cette période extrême, c’est-à-dire ne céder en rien à la panique, ne céder en rien à l'instrumentalisation qui pourrait être tentée, qui serait d’utiliser la peur", a-t-il poursuivi. "Parce que ce que cherchent justement ces terroristes, c’est la peur, c’est de fracturer le pays, c’est de le diviser. Ils ne peuvent pas nous vaincre, ils peuvent nous affaiblir".
"Le risque zéro n’existe pas. Quiconque prétendrait qu’avec lui ou elle il n’y aurait pas de tel risque est à la fois irresponsable et mensonger", a affirmé M. Macron, citant la candidate du Front national Marine Le Pen.
"Marine Le Pen n'est pas celle qui pourra protéger nos concitoyens", a-t-il insisté, jugeant "ridicule" le rétablissement des frontières qu'elle propose.
M. Macron a également estimé que "mettre tous les fichés S en prison n'a aucun sens".
"La clé, c'est de renforcer le renseignement", a-t-il martelé, rappelant qu'il propose dans son projet "de renforcer les moyens du renseignement territorial" et "de pouvoir mieux consolider et coordonner tout ça".
"C'est pour ça que l'un des engagements que j'ai pris, si je suis élu, dans les premières semaines, c'est de créer une task-force anti-Daech, qui 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, auprès du président de la République, sera en charge de la coordination des services de renseignement".
M. Macron a précisé qu'il "continuera(it) l'agenda de la journée", mais qu'il avait annulé les deux rassemblements publics prévus, à Rouen et Arras, pour des raisons "de décence", et aussi d'"efficacité" quant à la mobilisation des forces de l'ordre.