Attentat: l’enquête se poursuit à la veille du scrutin présidentiel

Attentat: l’enquête se poursuit à la veille du scrutin présidentiel

L'enquête se poursuivait samedi, après l'attentat qui a coûté la vie à un policier sur les Champs-Elysées à Paris, à la veille du premier tour...
Public Sénat

Par Guy JACKSON, Clare BYRNE

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Publié le

L'enquête se poursuivait samedi, après l'attentat qui a coûté la vie à un policier sur les Champs-Elysées à Paris, à la veille du premier tour de l'élection présidentielle incertaine et marquée par la menace terroriste.

La fin de la campagne électorale a été bouleversée par cette attaque sur la plus célèbre des avenues de la capitale française. L'assaillant, Karim Cheurfi, un Français de 39 ans, a tué jeudi soir de sang-froid un policier et en a blessé deux autres, ainsi qu'une touriste allemande, avant d'être abattu par les policiers.

Le groupe Etat islamique (EI) a rapidement revendiqué cette attaque.

Plusieurs candidats ont annulé des déplacements et les candidats de droite et d'extrême droite ont appelé à une politique sécuritaire plus ferme.

Marine Le Pen fait une déclaration sur le terrorisme à son QG de campagne le 21 avril 2017
Marine Le Pen fait une déclaration sur le terrorisme à son QG de campagne le 21 avril 2017
AFP

La présidente du Front national (FN) s'est présentée comme le meilleur rempart contre le terrorisme dans un pays choqué par les attentats qui ont fait 238 autres morts depuis 2015. "Depuis dix ans, sous les gouvernements de droite et de gauche, tout a été fait pour que nous perdions" la "guerre qui nous est menée", a-t-elle dénoncé.

Le candidat de droite, François Fillon, s'est pour sa part dit déterminé à combattre le terrorisme "d'une main de fer". "Certains n'ont semble-t-il pas encore totalement pris la mesure du mal qui nous agresse", a-t-il critiqué.

François Fillon fait une déclaration sur la lutte contre le terrorisme à son QG de campagne le 21 avril 2017
François Fillon fait une déclaration sur la lutte contre le terrorisme à son QG de campagne le 21 avril 2017
AFP

Le candidat centriste Emmanuel Macron a appelé à "ne céder en rien à la panique" tandis que le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a demandé d'"éviter les polémiques grossières et vulgaires".

En léger recul dans les sondages à quelques jours du scrutin, Marine Le Pen avait déjà commencé à durcir le ton sur les thèmes de l'immigration et de la sécurité, espérant ainsi remobiliser ses troupes.

Le président américain Donald Trump s'est montré persuadé que l'attentat aura un impact important sur le scrutin et que cela "aiderait probablement" la présidente du FN.

- Lourd passé judiciaire -

Les derniers sondages publiés vendredi mais réalisés en partie avant l'attentat, donnent une très légère avance à Emmanuel Macron (23 à 24,5%), devant Marine Le Pen (22 à 23%), François Fillon (19 à 21%)et Jean-Luc Mélenchon (18 à 19,5%).

La maire de Paris, Anne Hidalgo (au centre à gauche) et la maire du 8e arrondissement Jeanne D'hauteserre (au centre à droite) se recueillent, le 21 avril 2017, à l'endroit où un policier a été abattu la veille
La maire de Paris, Anne Hidalgo (au centre à gauche) et la maire du 8e arrondissement Jeanne D'hauteserre (au centre à droite) se recueillent, le 21 avril 2017, à l'endroit où un policier a été abattu la veille
AFP

Mais la faiblesse des écarts entre les candidats, l'inconnue du taux d'abstention et l'indécision de beaucoup d'électeurs rendent tout pronostic impossible concernant les deux candidats qui se retrouveront au deuxième tour le 7 mai.

La campagne officielle a pris fin vendredi à minuit, interdisant aux médias de publier des sondages ou des déclarations des candidats jusqu'à l'annonce des premiers résultats dimanche à 18H00 GMT.

L'auteur de l'attentat avait un lourd passé judiciaire, avec notamment une condamnation pour tentative de meurtre, mais il "n'était pas fiché S" (considéré comme une menace pour la sureté de l'Etat), a fait savoir vendredi le procureur de Paris, François Molins.

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La maire de Paris Anne Hidalgo et celle du VIIIe arrondissement Jeanne d'Hauteserre le 21 avril 2017 sur le lieu où un policier a été tué sur les Champs Elysées la veille
AFP

Karim Cheurfi n'avait pas présenté pendant sa période passée en prison, presque 14 ans, de "signes de radicalisation ou de signes de prosélytisme"", a précisé M. Molins.

Il avait été placé en garde à vue en février après avoir affirmé à un proche vouloir "tuer des policiers en représailles de ce qui se passait en Syrie", mais avait été relâché, faute de preuves.

La fusillade a eu lieu quelques jours après l'arrestation à Marseille, dans le sud de la France, de deux hommes suspectés d'avoir projeté de commettre un attentat.

L'attaque sur les Champs-Elysées est aussi survenue après plusieurs attentats en Europe au cours des dernières semaines, qui ont fait 5 morts à Londres, 15 morts à Saint-Pétersbourg et 7 morts à Stockholm.

Le président français François Hollande a assuré que tout sera fait pour assurer la sécurité dimanche, avec 50.000 policiers et gendarmes et 7.000 militaires mobilisés.

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