Trois questions à Cyril Pellevat, sénateur Les Républicains du département de la Haute-Savoie.
Depuis la mise en place du confinement pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, quelles sont les problématiques auxquelles vous avez dû faire face ?
En tant que sénateur, je fais face à des sollicitations diverses. Avec l’interdiction des marchés de plein air décidée cette semaine, j’ai été contacté par des maraîchers qui craignent de ne plus pouvoir vendre leur production. Il faut pour cela mettre en place des circuits de distribution pour qu’ils puissent vendre leurs produits en grande et moyenne surface. Il y a aussi une problématique transfrontalière. Mon village Saint Gingolph est à cheval sur la frontière franco-suisse. Samedi dernier, on a constaté un afflux de Suisses venus vider les magasins côté français. Le préfet a dû fermer temporairement la frontière pour remédier à la situation. Désormais elle n’est plus ouverte qu’aux résidents.
Quelle est la situation sanitaire dans votre département ?
La Haute-Savoie a été l’un des premiers départements touchés en France par le Covid-19. Il y a eu un cluster [un regroupement de cas, NDLR] aux Contamines Monjoie puis à la Balme de Sillingy. C’est le département de la région Auvergne Rhône Alpes qui a le taux de pénétration du virus le plus important. Et pour l’instant, 86 décès à l’hôpital sont à déplorer dans la région.
Quelles initiatives avez-vous mis en place ?
En cette période de crise sanitaire, des mesures fortes de restrictions des libertés publiques ont été prises mais cela ne doit pas empêcher les associations de continuer à travailler. Je pense notamment aux bénévoles qui viennent en aide aux plus démunis. On constate une baisse des dons pour les associations ainsi qu’une baisse des dons de sang. J’ai demandé aux autorités que soit ajoutée dans l’attestation de déplacement une catégorie « association, volontariat » afin que cette crise n’impacte pas les activités bénévoles. On a beaucoup de bénévoles qui nous disent qu’ils ne veulent pas prendre le risque d’avoir à payer l’amende de 135 euros. Par ailleurs, j’ai proposé au préfet une attestation de déplacement adaptée aux personnes qui ne savent pas lire ou qui ne sont pas en capacité de le remplir avec des pictogrammes.