« Au bout d’un joint, d’un rail de coke, il y a des criminels » : Bruno Retailleau annonce vouloir s’attaquer aux consommateurs de stupéfiants

Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau a annoncé vouloir « changer de stratégie » dans la lutte contre le narcotrafic, en visant en particulier les consommateurs. « Il faut sortir de cette consommation dite récréative, un peu romantique », a-t-il estimé.
Rédaction Public Sénat

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Quelques jours après le rapport accablant de la Cour des comptes sur l’état des forces de police de Marseille, la sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer a interpellé le ministre de l’Intérieur sur l’agression de deux policiers à la cité de la Castellane lors de l’interpellation d’un dealer, lieu qui avait fait l’objet d’une opération antistupéfiants, « Place nette », il y a quelques mois.

« Immigration incontrôlée, islamisme radical et narcotrafic, les Français n’en peuvent plus. Vous avez fait de la lutte contre le trafic d’êtres humains et la lutte contre l’immigration illégale, votre priorité. Vous voulez faire de la lutte contre le narcotrafic, une grande cause nationale, les Français vous remercient […] Comment allez-vous protéger les Français ? », a interrogé Valérie Boyer.

Le ministre de l’Intérieur a d’abord déclaré qu’il annoncerait dans quelques jours un nouveau dispositif en se rendant sur place avec le garde des Sceaux, Didier Migaud. En ce qui concerne la baisse des effectifs de police à Marseille entre 2016 et 2023 que la Cour des comptes pointe dans son rapport, Bruno Retailleau annonce « un renfort de 75 policiers, gardiens de la paix », « la promotion qui va sortir », précise-t-il.

« Il faut sortir de cette consommation dite récréative, un peu romantique »

« Mais tout n’est pas affaire d’effectifs, il faut changer notre stratégie. « Les réseaux de trafics d’êtres humains et de stupéfiants sont en train de fusionner » […] Nous allons définir une nouvelle stratégie dans quelques semaines. Elle va reposer sur deux dimensions. La première dimension, et sans doute, je vais choquer ici, c’est la consommation de stupéfiants. Il n’y a pas d’offre quand il n’y a pas de demande. Il faut sortir de cette consommation dite récréative, un peu romantique. Je veux vous dire qu’au bout d’un joint, au bout d’un rail de coke, il y a des trafiquants, des proxénètes, des criminels […] Il faut que chacun soit responsabilisé », a-t-il tancé.

Quant à la deuxième dimension de sa stratégie, elle consistera à faire de la lutte contre le narcotrafic, une grande cause nationale, à la manière de ce qui avait été fait contre le terrorisme, il y a quelques années ». Pour ce faire, le ministre compte piocher dans les travaux de la commission d’enquête du Sénat sur le narcotrafic.

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