Le ministre de la Transition écologique François de Rugy, au centre d'une polémique sur des dépenses excessives, a annoncé avoir présenté sa démission mardi matin au Premier ministre, s'estimant victime d'un "lynchage médiatique" et précisant avoir déposé une plainte en diffamation contre Mediapart.
"Les attaques et le lynchage médiatique dont ma famille fait l’objet me conduisent aujourd'hui à prendre le recul nécessaire - ce que chacun comprendra. La mobilisation nécessaire pour me défendre fait que je ne suis pas en mesure d’assumer sereinement et efficacement la mission que m’ont confiée le Président de la République et le Premier ministre", a écrit le ministre dans un communiqué.
"Dès lors, j’ai présenté ma démission au Premier ministre ce matin", a-t-il ajouté.
Le numéro deux du gouvernement, qui devait présenter mardi au Sénat le projet de loi énergie et climat, s'est entretenu mardi matin avec Edouard Philippe. Son passage devant les députés lors des questions au gouvernement à 15h00 s'annonçait difficile.
Les révélations par Mediapart de dîners fastueux organisés quand il présidait l'Assemblée nationale, de travaux dans son logement de fonction au ministère ou de son appartement près de Nantes avaient sérieusement fragilisé le ministre, qui s'était défendu tout le week-end sur ces informations en cascade.
Le ministre estime que "depuis le début de la semaine dernière, Mediapart (l')attaque sur la base de photos volées, de ragots, d’approximations, d’éléments extérieurs à ma fonction". "La volonté de nuire, de salir, de démolir, ne fait pas de doute. Je suis soumis à un feu roulant de questions nouvelles et contraint de parer sans cesse à de nouvelles attaques", déplore M. de Rugy.
"Face aux contre-vérités de Mediapart", il annonce avoir "déposé (mardi) matin une plainte pénale en diffamation" par la voix du bâtonnier Pierre-Olivier Sur et de Me Mathias Chichportich.
Le ministre "remercie" pour autant le président et le Premier ministre "de la confiance qu’ils (lui) ont témoignée" et leur redit sa "fidélité".
M. de Rugy paraissait bénéficier du soutien de l'exécutif. De Belgrade où il était en visite, Emmanuel Macron avait dit lundi soir avoir "demandé au Premier ministre d'apporter toute la clarté" sur cette affaire afin de prendre des décisions sur la base "de faits", estimant que "sinon, ça devient la République de la délation".