Piliers du gouvernement, nouveaux adhérents de La République en marche, créateurs du parti Agir, exclus, démissionnaires ou "en recul" de leur parti d'origine: tour d'horizon des Républicains (LR), éparpillés depuis la défaite de François Fillon à la présidentielle.
Ils ont quitté les Républicains...
- ET GOUVERNENT. Principal lieutenant d’Alain Juppé, Edouard Philippe a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron. Les Républicains ont "pris acte" de son "départ" sans l’exclure formellement. Très critique avec son ancien parti, le Premier ministre n’a adhéré ni à Agir, ni à La République en marche mais assiste régulièrement aux réunions du parti présidentiel.
- ET ONT REJOINT LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE. Également au gouvernement, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu ont franchi le pas présidentiel. M. Le Maire l'a fait dès avant les élections législatives. MM. Darmanin et Lecornu ainsi que le député Thierry Solère l’ont imité à l’automne après avoir fait campagne directement ou indirectement pour le parti présidentiel, au grand dam des Républicains qui crient à la "trahison" et ont fini --laborieusement-- par les exclure.
- ET ONT CRÉÉ "AGIR". LR a également exclu le député Franck Riester qui préside "un groupe dissident" à l’Assemblée formé avec les centristes, les "Constructifs" rebaptisés "Agir". Avec pour leitmotiv la dénonciation de la ligne "identitaire" de Laurent Wauquiez. En sont membres Pierre-Yves Bournazel, Agnès Firmin-Le Bodo, élue dans l’ancienne circonscription d’Edouard Philippe et qui vient de quitter LR. Marine Brenier, élue dans l'ancienne circonscription de Christian Estrosi, fait le chemin inverse, quittant le groupe Agir pour réintégrer le groupe LR.
Officiellement membres d’un groupe d’opposition, onze d’entre eux ont voté pour le budget 2018 et les autres se sont abstenus. Presque tous ont approuvé la loi antiterroriste, quand les députés LR se sont très majoritairement prononcés contre ces deux textes. En revanche, ils ont tous deux massivement approuvé les ordonnances sur le Travail.
Au Sénat, Claude Malhuret a quitté LR pour Agir et a créé le groupe "Les Indépendants - République et territoires".
- ET C'EST TOUT. Après avoir renoncé à concourir à la présidence de LR, Xavier Bertrand a claqué la porte du parti dès le lendemain de la victoire de M. Wauquiez. M. Bertrand n’a désormais "qu’un parti: la région" Hauts-de-France qu’il préside. Les Républicains ont enregistré d’autres départs, entre autres celui de l’ancien ministre Dominique Bussereau, proche de Jean-Pierre Raffarin, du maire d’Angers Christophe Béchu, de l’ancienne secrétaire d'Etat Nora Berra, élue sur la liste Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes.
Ils restent aux Républicains mais...
- SE SONT MIS EN "RECUL". Alain Juppé a annoncé qu’il ne paierait pas sa cotisation chez LR en 2018, pas plus qu’il ne l’avait fait en 2017. Le maire de Bordeaux prend "du recul en attendant de voir ce que devient LR, notamment dans la perspective des élections européennes de 2019". Il avait quelques semaines auparavant évoqué l'hypothèse d’un "grand mouvement central" avec Emmanuel Macron pour le scrutin européen, avant d’atténuer ses propos.
- ONT CREE LEUR STRUCTURE. La présidente de l’Ile-de-France Valérie Pécresse a créé son propre mouvement, "Libres!". Cette structure, qui compte dans ses rangs quelques parlementaires et plusieurs dizaines d’élus, majoritairement franciliens, devrait devenir "mouvement associé" au sein de LR samedi lors du Conseil national. Mme Pécresse a en revanche refusé la proposition de prendre la présidence du Conseil national de LR pour ne pas "cautionner" la ligne de M. Wauquiez. Ce dernier a proposé ce poste au député Jean Leonetti, issu du centrisme.
Très critique avec la ligne de Laurent Wauquiez, le maire de Nice Christian Estrosi a de son côté initié "La France audacieuse", né du rassemblement de maires de la droite et du centre. Ce mouvement autorise la double appartenance avec un autre parti politique, "sauf les mouvements extrémistes".