Après les groupes LR ou PS, le groupe La République En Marche a arrêté ce matin ses candidats aux postes du bureau du Sénat. Les différents groupes y sont représentés en fonction de leur poids. LREM hérite d’un des 8 postes de vice-présidents du Sénat et de l’un des 14 secrétaires.
C’est le sénateur de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi, qui représentera le parti présidentiel au Plateau. Il a été élu par les 21 sénateurs du groupe. Georges Patient (Guyane) et l’ancien ministre de la Défense, Alain Richard (Val-d’Oise), étaient aussi candidats. Pour le poste de secrétaire du Sénat, ce sera l’ancienne socialiste Patricia Schillinger, sénatrice du Haut-Rhin, qui représentera les couleurs d’En Marche au bureau. « Il y a une volonté du groupe En Marche de voir Thani Mohamed Soilihi, sénateur de Mayotte, représenter la jeunesse et la diversité de La République sur la Plateau du Sénat, mais aussi l’expérience. Il est jeune mais il a 6 ans d’expérience au Sénat » souligne le nouveau sénateur LREM de Seine-et-Marne, Arnaud de Belenet.
Tractations
Reste que LREM aurait pu espérer voir plus de ses sénateurs au bureau. Pour cela, il aurait fallu un groupe plus important. Dans les couloirs feutrés du Sénat, les tractations ont été fortes ces derniers jours. Mais le groupe ne compte au final que 21 sénateurs. Soit moins que les 29 qu’il comptait avant les sénatoriales. Le président de groupe, François Patriat, reproche à certains sénateurs élus sous les couleurs ou avec le soutien de LREM d’avoir lâché le groupe. « Moi, je crois en politique au respect de la parole donnée et de l’engagement signé. Quand je vois des élus qui se sont fait élire tête de liste LREM, qui ont signé un papier avant disant qu’ils allaient adhérer au groupe En Marche et qui une fois arrivés au Sénat, vont dans un autre groupe, (…) ça me déçoit un peu » a-t-il affirmé mardi, sur Public Sénat. Regardez :
François Patriat tacle certains sénateurs élus grâce à LREM
Plusieurs sénateurs investis par LREM sont bien dans d’autres groupes, comme le Modem Jean-Marie Vanlerenberghe, qui est resté au groupe centriste, ou le LR Emmanuel Capus, au groupe République et territoires – les indépendants. Mais avant même les sénatoriales, ils avaient bien annoncé à publicsenat.fr qu’ils ne siégeraient pas au groupe LREM. Même chose avec Alain Bertrand, réélu en Lozère et qui a fait le choix de rester au RDSE, « comme prévu » affirmait-il à publicsenat.fr au lendemain des sénatoriales. Reste à voir si d’autres élus ont joué un double jeu.
Prendre ses marques
Les marcheurs du Sénat espèrent gonfler leurs troupes à l’avenir. C’est ce qu’ils affirment depuis la création du groupe. « Le mercato n’est pas fini. Ça va se faire au fur et à mesure » lance Frédéric Marchand, sénateur du Nord et ancien aubryste. « Il y a un groupe qui aujourd’hui existe avec une ambiance de travail très chaleureuse, très collective. Et c’est prometteur, je suis certain qu’un certain nombre de collègues se retrouveront, à l’avenir, dans cette dynamique du groupe En Marche » ajoute Arnaud de Belenet. Regardez :
Arnaud de Belenet (LREM) : "Un certain nombre de sénateurs se retrouveront, à l’avenir, dans cette dynamique du groupe En Marche"
Méthode Coué ? Réponse dans quelques mois. Dans l’immédiat, les nouveaux doivent prendre leurs marques. « Ça fait bizarre qu’on m’appelle Monsieur le sénateur à tout bout de champ » s’étonne l’un d’eux. Ils devront aussi faire leur trou. Les postes à responsabilité vont en priorité aux « anciens ». « Un collègue m’a dit qu’il faut 3 ans pour comprendre ce qui se passe… » raconte le même. Le temps de « découvrir le Sénat ». Et d’accueillir de nouveaux sénateurs, peut-être.