Au Havre, Edouard Philippe affrontera en duel le PCF Jean-Paul Lecoq
Arrivé en tête du premier tour des municipales au Havre, le Premier ministre Edouard Philippe s'apprête à affronter au second...

Au Havre, Edouard Philippe affrontera en duel le PCF Jean-Paul Lecoq

Arrivé en tête du premier tour des municipales au Havre, le Premier ministre Edouard Philippe s'apprête à affronter au second...
Public Sénat

Par Chloé COUPEAU

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Arrivé en tête du premier tour des municipales au Havre, le Premier ministre Edouard Philippe s'apprête à affronter au second tour un duel contre le député PCF Jean-Paul Lecoq dont le score a créé la surprise dimanche.

L'ex-juppéiste, qui avait été élu au premier tour en 2014, recueille 43,60% des suffrages devant le député PCF (35,88%), le conseiller municipal d'opposition EELV, allié au PS, Alexis Deck (8,28%) et le candidat RN (7,31%).

"On a un Premier ministre en ballottage défavorable au Havre", a commenté Guillaume Peltier, vice-président de LR sur France 2 dimanche soir.

"En aucun cas", a rétorqué le maire sortant du Havre Jean-Baptiste Gastinne interrogé par l'AFP. "Avec 44% au premier tour et huit points d'avance sur le second, le résultat est très encourageant. Les Havraises et les Havrais nous ont placés assez nettement en tête", a estimé l'élu suspendu de LR lorsqu'il s’est allié en janvier avec le Premier ministre pour les municipales.

Si M. Gastinne estime "très périlleux" d'additionner les scores des deux principales listes de gauche, il "constate que dans le bloc de gauche, le communiste est arrivé en tête. C'est une sorte de retour en arrière au Havre". La ville portuaire, qui reste sociologiquement à gauche, a basculé à droite en 1995 après trois décennies communistes.

Jean-Paul Lecoq ne s'en dit pas moins surpris par son score.

"Même nous, on ne l'avait pas espéré. On s'était dit +si on approche les 30% on sera contents+. On est à 36% c'est plutôt intéressant. Cela créé une dynamique", a déclaré à l'AFP le député qui avait raflé une circonscription au PS en 2017.

Un sondage Ifop publié le 4 mars, avant l'annonce du recours au 49-3, Edouard Philippe de 42% des voix, contre 25% pour Jean-Paul Lecoq, et 16% pour l'EELV Alexis Deck. Le RN y apparaissait à 10%.

Pour le député PCF, le résultat de dimanche est "serré" et reflète notamment ce que pensent les Havrais d'un "Premier ministre qui vient pour être tête de liste, qui repart, qui dit qu'il ne sera pas maire, puis qu'il ne peut pas mener la campagne parce qu'il est Premier ministre".

- "jeu assez ouvert" -

Edouard Philippe a prévenu depuis son engagement dans la campagne que s'il était élu, Jean-Baptiste Gastinne resterait maire tant que lui-même serait à Matignon.

"Pourquoi est-il venu conduire une campagne électorale alors qu'au moment où il a été candidat on savait très bien que le virus allait arriver, que la loi sur la retraite se discutait à l'Assemblée nationale?", renchérit celui qui fut de 1995 à 2017 maire PCF de Gonfreville-L'Orcher, commune industrielle de l'agglomération havraise.

Dans une ville très mobilisée contre la réforme des retraites, la permanence d'Edouard Philippe, qui a été maire du Havre de 2010 à 2017, a été dégradée à deux reprises et des heurts sont survenus lors de manifestations en marge de ses meetings.

"Le second tour sera un duel entre deux personnalités, deux programmes", poursuit Jean-Baptiste Gastinne.

Face à une abstention encore très élevée (60,42%), Jean-Paul Lecoq espère encore convaincre l'électorat des quartiers populaires de se rendre davantage aux urnes.

Mais la question est aussi de savoir s'il parviendra à unir les gauches divisées notamment sur la fermeture de la centrale à charbon du Havre. "Pour le deuxième tour, on va rassembler tous les électeurs de gauche qui ont éparpillé leurs voix parce qu'il y a avait plusieurs listes", assure-t-il.

Une fusion avec la liste EELV-PS est-elle d'actualité ?

"On va voir quelles sont leurs propositions", tranche Jean-Paul Lecoq.

Interrogé par l'AFP, sur l'union de la gauche au second tour Alexis Deck répond: "pour le moment on est concentré sur la question sanitaire qui dépasse les enjeux municipaux. Il faut une meilleure visibilité sur la tenue ou pas du second tour". "On n'est pas défavorable au report du scrutin", ajoute l'élu municipal "déçu" par son score et estimant le "jeu assez ouvert".

Partager cet article

Dans la même thématique

5min

Politique

Louvre : la Cour des comptes étrille les choix stratégiques du musée, qui dispose pourtant de « beaucoup d’argent »

Dans un rapport sévère et très attendu après le « casse du siècle », la Cour des comptes estime que la rénovation des bâtiments du Louvre et leur remise aux normes ont été les parents pauvres des dépenses engagées ces dernières années. Le Louvre, qui dispose d’une « trésorerie extrêmement solide », a privilégié « les opérations visibles et attractives » aux détriments des urgences techniques.

Le

Paris : Francois Bayrou recoit Marine le Pen et Jordan Bardella
3min

Politique

Le sénateur PS Eric Kerrouche veut empêcher le RN de « violer la Constitution » pour en faire « un régime autoritaire »

Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Je ne serai pas le premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella »

Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».

Le

France Macron
5min

Politique

« Demain soir, si tout va bien, Alfred Dreyfus sera général » : le Sénat s’apprête à voter un « texte très symbolique », malgré quelques difficultés…

Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.

Le