Au marché de gros parisien de Rungis (Val-de-Marne), la "France qui se lève tôt" est partagée sur les positions protectionnistes ou anti...
Au lever du jour, Rungis met à l’épreuve Marine Le Pen
Au marché de gros parisien de Rungis (Val-de-Marne), la "France qui se lève tôt" est partagée sur les positions protectionnistes ou anti...
Par Guillaume DAUDIN
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Au marché de gros parisien de Rungis (Val-de-Marne), la "France qui se lève tôt" est partagée sur les positions protectionnistes ou anti-immigration de Marine Le Pen, candidate FN au second tour de la présidentielle venue faire campagne mardi matin entourée de curieux.
"C'est Marine Le Pen qui vient? J'espère que je vais réussir à faire un selfie!" A 05H30, sous un léger crachin, un homme alpague la presse au sujet de celle venue mardi matin rencontrer la "France qui se lève tôt, la France qui se lève, qui travaille et qui voudrait travailler".
Vêtue d'une blouse blanche, Marine Le Pen déambule entre les carcasses de viande. Autour d'elle s'agglutine, curieuse, la population métissée des marchands et vendeurs de gros, quelques semaines après l'occupation par 105 salariés clandestins d'un bâtiment du marché. Elle présidente, ces employés sans-papiers seraient expulsés: engagement 25 sur 144.
Marine Le Pen au marché de Rungis, près de Paris, le 25 avril 2017
POOL/AFP
"T'as ta carte de séjour?" raille un homme à la blouse maculée de sang, s'adressant à un autre employé sous les néons blafards.
D'autres, au pavillon des fruits, sifflent celle qui a réuni 21,3% des voix dimanche pour accéder au second tour. "On est des travailleurs! On paie nos impôts", crie l'un d'entre eux. Un homme lançant sans arrêt "c'est une honte" est écarté par la sécurité. Une tomate vole.
"Fais chier, eux, c'est pas les gars qui sont là normalement, ils se sont déplacés" pour venir siffler Marine Le Pen, croit savoir un frontiste inquiet des mauvaises images.
Un homme crie un "Allez Macron". "Faut battre Macron!" lui répond un autre. Certains espèrent voir là leur "future présidente" et s'approchent, nombreux, pour obtenir "leur" selfie. L'accueil est globalement plutôt bienveillant, sans cacher des interrogations.
Au pavillon des viandes, c'est Francis Fauchère, "président des viandes", comme il se désigne lui-même, qui accompagne la candidate avec qui il a un long échange, aussi courtois que divergeant.
Rungis, haut lieu des campagnes présidentielles, compte 1.200 entreprises, essentiellement des grossistes. 65% des produits partent en Île-de-France, 25% en France, 10% à l'export.
- 'J'y crois plus' -
Marine Le Pen au marché de Rungis, près de Paris, le 25 avril 2017
POOL/AFP
Marine Le Pen souhaite imposer la viande d'origine française dans la restauration collective. "C'est un vœu pieux!" rejette M. Fauchère: "Le budget à mettre dans la restauration collective ne correspond pas au prix de la viande française", plutôt portée d'après lui sur le haut de gamme.
"Quand vous regardez ce que nous, les parents, on paie pour le repas de nos enfants, on se pose la question de qui se gave au passage", rétorque la candidate, qui déroule son programme de "protectionnisme" et de "régulation", et qui s'est déjà inquiétée que l'"on serre le +kiki+ des Français" depuis des années via impôts et charges qu'elle souhaite baisser.
De toute façon, M. Fauchère, chapeau blanc sur la tête, ne votera pas: "J'y crois plus. C'est comme tous les candidats: on les voit tous les cinq ans, ils promettent tous la même chose!"
"Ils sont heureux de se montrer ici pour +la France qui se lève tôt+", une expression qui avait été popularisée par Nicolas Sarkozy. "Ça leur permet de s'ancrer à une image avec des gens réellement courageux", commente un autre commerçant qui veut l'anonymat.
Une semaine auparavant, Emmanuel Macron, auto-proclamé "candidat du travail", avait lui aussi déambulé entre les étals. Il avait été plutôt bien accueilli, même si certains affichaient leur scepticisme.
Marine Le Pen elle-même n'en était pas à sa première fois: elle était déjà venue en septembre 2011... candidate pour la première fois à la présidentielle.
A 74 ans, Claude Garnier est désormais à la retraite, mais il vient aider son fils. "Je suis de la droite, mais bon je préfère madame Le Pen... parce que Macron non... c'est un nouveau... c'est un socialiste."
Un passant approuve: "Allez, je la prends en photo! Si ça se trouve, c'est la future présidente."
A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.
ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.
Les vidéos issues des caméras-piétons des gendarmes lors de la manifestation de Sainte Soline, diffusées mercredi par Médiapart et Libération relancent le débat sur les violences policières. Une enquête administrative a été ouverte.
Lors du congrès des Régions de France, Gérard Larcher a indiqué que la chambre haute allait revoir la copie du gouvernement concernant l’effort demandé aux collectivités dans le budget « pour ne pas affaiblir celles qui représentent « 70 % de l’investissement public ».