Au Mont-Saint-Michel, Marine Le Pen joue l' »unité »
Le Mont-Saint-Michel, un rayon de soleil et des sourires à la presse: Marine Le Pen a lancé lundi un appel à "l'unité", au lendemain d'un...

Au Mont-Saint-Michel, Marine Le Pen joue l' »unité »

Le Mont-Saint-Michel, un rayon de soleil et des sourires à la presse: Marine Le Pen a lancé lundi un appel à "l'unité", au lendemain d'un...
Public Sénat

Par Guillaume DAUDIN

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le Mont-Saint-Michel, un rayon de soleil et des sourires à la presse: Marine Le Pen a lancé lundi un appel à "l'unité", au lendemain d'un virulent discours à Nantes où elle avait éreinté adversaires, magistrats, médias et fonctionnaires

Le rendez-vous semblait calé sur la météo: à 11H00, Marine Le Pen a déboulé entre deux trombes d'eau devant le Mont-Saint-Michel, ne tarissant pas d'éloges sur ce "témoignage du génie français", citant Victor Hugo et ses mots sur "la pyramide merveilleuse".

A cet instant, le ciel est bleu, les nuages au large. Un pupitre est installé, un micro tendu à la candidate du Front national à la présidentielle: en quelques minutes, elle "lance un appel à l'unité des Français pour suivre cette belle et grande aventure qui s'appelle la France".

"Les Français d'où qu'ils viennent, de toutes origines et de toutes opinions" sont invités "à (la) rejoindre dans le grand rassemblement fraternel des patriotes (...). Chacun d'entre vous a sa place".

Marine Le Pen lors d'un discours le 27 février 2017 au Mont-Saint-Michel
Marine Le Pen lors d'un discours le 27 février 2017 au Mont-Saint-Michel
AFP

"Si la France n'était qu'une nation par raison, il n'y aurait que des Français administratifs, sans âme, et donc sans cœur, sans repères, et donc sans amour (...). Je veux refaire de la France une nation de cœur", proclame-t-elle, entre deux rafales d'un fort vent.

Autour d'elle, quelques dizaines de partisans font face au soleil et aux nombreux micros et caméras. La candidate FN encense "le patrimoine immatériel" français, "notre gastronomie, notre belle langue, nos règles de courtoisie, notre baguette de pain, notre petit café sur le zinc d'un bistrot, tout ce qui fait ce que nous sommes".

"Nous allons apprendre à nos enfants à aimer la France, à l'aimer parce que la France est belle", promet-elle, le ton se faisant à ce moment ferme.

- "Nos amis les journalistes" -

Et la dirigeante d'extrême droite d'inviter avec un ton patelin "nos amis les journalistes" à suivre sa promenade de moins d'une heure sur les remparts surplombant la baie classée au patrimoine mondial de l'Unesco.

Marine Le Pen en meeting le 26 février 2017 à Saint-Herblain, près de Nantes
Marine Le Pen en meeting le 26 février 2017 à Saint-Herblain, près de Nantes
AFP

Le contraste est saisissant avec la veille: face à 3.500 enthousiastes partisans au Zénith de Nantes, elle avait fustigé les médias, leur "hystérie", leurs "hurlements" et leurs "pleurnicheries".

Ciblés aussi Emmanuel Macron, "candidat des banques", François Fillon, "candidat des assurances", le gouvernement, "complice plus ou moins évident" des "milices d'extrême gauche" responsables de violences samedi et dimanche à Nantes, les magistrats, invités à ne pas "contrecarrer la volonté du peuple", les fonctionnaires qui "mettent en jeu leur propre responsabilité" s'ils prennent part aux "méthodes illégales" dont elle accuse le gouvernement...

Lundi, sous le regard de l'archange Saint Michel menaçant de son épée un dragon incarnant le mal, réinstallé en mai au sommet de l'abbaye du Mont, Marine Le Pen n'évoque pas le christianisme irriguant ces pierres.

Son parti, sa nièce Marion Maréchal-Le Pen en tête, se targue régulièrement de sa capacité à assumer les "racines chrétiennes" de la France -, mais celles-ci sont absentes des "144 engagements présidentiels" de la candidate FN.

En revanche, "le totalitarisme islamiste", alter ego du "totalitarisme mondialiste et financier", figure en bonne place comme vecteur du "délitement de notre communauté nationale".

Au pied des murailles de ce qui fut l'un des plus grands centres de pèlerinage médiéval, Marine Le Pen vante la "nation", la "civilisation" et la France comme remparts contre ces menaces.

D'elles viendra le "salut", et non "des bassesses politiciennes" qu'elle tente d'évacuer au possible, alors que François Hollande la met en garde depuis Paris contre toute "mise en cause" des fonctionnaires, et que la pression judiciaire s'accentue sur elle et ses proches.

Partager cet article

Dans la même thématique

Au Mont-Saint-Michel, Marine Le Pen joue l' »unité »
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le