À l’issue de l’inauguration particulièrement agitée du Salon de l’agriculture samedi, le président de la République a pris de nouveaux engagements à l’égard du monde agricole. Emmanuel Macron souhaite la mise en place de prix planchers pour mieux protéger le revenu des agriculteurs, une mesure longtemps réclamée par la gauche. Il a également annoncé le déploiement de plans de trésorerie d’urgence ou encore l’inscription dans la loi de la reconnaissance de l’agriculture et de l’alimentation comme « un intérêt général majeur » de la France.
Ces différentes annonces s’ajoutent aux trois paquets de mesures déjà présentés par Gabriel Attal, le Premier ministre, depuis le début du mois de février pour tenter de calmer la grogne du monde rural. « Nous doutons de la sincérité du gouvernement. Le gouvernement a joué au pompier pyromane depuis plusieurs années. La colère des agriculteurs vient de loin et elle n’a pas été entendue. […] Les dispositions, les mesures, la politique qu’a prise Monsieur Macron depuis 2017 a été une politique qui s’est opposée aux intérêts vitaux des agriculteurs et donc aux intérêts vitaux de la Nation », a commenté Éric Ciotti, le président des Républicains, en marge de sa visite au Salon de l’Agriculture ce lundi 26 février.
« Toutes les mesures que contestent les agriculteurs ont été prises par des députés macronistes »
« Aujourd’hui, c’est bien beau de dire que nous reconnaissons une dimension d’intérêt supérieur à l’agriculture, mais c’est l’inverse qui a été fait. L’agriculture a été le dernier des soucis de la politique de Monsieur Macron depuis 2017. Depuis la dernière élection européenne, depuis 2019, toutes les mesures que contestent les agriculteurs ont été prises, ont été soutenues et quelquefois ont eu pour origine des députés Renaissance, des députés macronistes », assure le député des Alpes-Maritimes.
Éric Ciotti rappelle ainsi que le gouvernement s’est « opposé avec beaucoup de force » aux prix planchers. « Le ministre de l’Agriculture a porté des arguments contre ces prix plancher. Ce qui est important, c’est que les agriculteurs, et je l’ai défendu personnellement, vivent décemment de leur travail. Il est insupportable que plus d’un quart des agriculteurs vivent en deçà du seuil de pauvreté, c’est une indignité pour la Nation », s’agace le patron des LR.
« Les agriculteurs réclament des actes, des actions concrètes », martèle Éric Ciotti, qui appelle à une révision de la politique agricole commune (PAC), à une remise à plat de la fiscalité des agriculteurs et à un travail autour des prix. « Il faut agir sur ces trois curseurs. Le gouvernement ne l’a pas fait et aujourd’hui, malheureusement, les agriculteurs en paient un lourd tribut », conclut-il.