Au Sénat, vives condamnations de l’attaque russe en Ukraine

Au Sénat, vives condamnations de l’attaque russe en Ukraine

Depuis ce matin, de nombreux messages de soutien à l’Ukraine ont été adressés par les sénateurs. Beaucoup demandent un nouveau train de sanctions plus fortes à l’égard de la Russie.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Consternation et stupeur au Sénat après le début de l’opération militaire la Russie sur plusieurs fronts en l’Ukraine. Le président Gérard Larcher a pris la parole dès l’ouverture de la séance pour condamner l’invasion, au nom du Sénat « tout entier ». Il a dénoncé un « acte de guerre intolérable ». D’un banc à l’autre, les messages de soutien au peuple ukrainien, tout comme les messages de grande fermeté à l’égard de Moscou, se multiplient. Plusieurs sénateurs ont pris la parole, lors de rappels au règlement, pour dénoncer l’escalade militaire. Le socialiste Patrick Kanner a parlé d’ « actes inqualifiables de guerre, perpétrés par M. Poutine ».

« Le tragique est de retour sur le sol même de l’Europe et l’ordre international établi en 1945 est à terre. Tout est à reconstruire. Le nouvel équilibre passe par une réaction de grande fermeté et d’unité face à l’agression », considère ainsi Bruno Retailleau, le président du groupe LR. Même message de condamnation à l’égard de l’intervention russe et de soutien vis-à-vis de l’Ukraine. « L’Europe doit être unie et montrer sa capacité à fédérer son action. Des sanctions fortes doivent être prises à l’égard de la Russie », réclame Hervé Marseille, au nom du groupe Union centriste qu’il préside.

Comme lui, nombreux sont les parlementaires à appeler à des sanctions plus importantes. « Nous ne pouvons faire mieux que de prendre les sanctions les plus sévères sans espérer d’efficacité immédiate », a demandé Philippe Bas (LR), l’ancien président de la commission des lois. « J’appelle à une escalade de sanctions qui pénalisent durement le régime russe, car le problème c’est le régime », a insisté le sénateur LREM Julien Bargeton. Le sénateur de Paris appelle également à « contenir l’expansionnisme » et fait du « lieutenant-colonel Poutine » le « seul responsable ». « La réponse de la France et de l’Europe doit être vigoureuse, coordonnée et sévère », plaide le rapporteur général du budget, Jean-François Husson.

« Nous n’en mesurons pas encore pleinement les conséquences »

Vice-président de la commission des affaires étrangères, le sénateur (Les Indépendants) Joël Guerriau doute de l’efficacité des sanctions. « Brandir les sanctions ne suffit pas pour faire reculer une nation dans ses intentions surtout quand elle est gouvernée par un homme plus qu’autoritaire », a-t-il expliqué dans notre matinale.

Chez les socialistes, la solution est à rechercher avec l’Union européenne et l’ONU, insiste le groupe dans un communiqué. « Sanctions économiques maximales pour forcer Poutine à arrêter son agression militaire, désescalade nécessaire qui passe par l’UE et l’ONU et non l’OTAN », souligne sans détour Hélène Conway-Mouret, sénatrice des Français de l’étranger. Le centriste Philippe Folliot, membre du bureau de l’Assemblée parlementaire de l’Otan, a adressé un courrier à la présidence de cette institution afin de « réunir en urgence les membres de l’organisation pour réaliser un point de situation et définir des mesures de soutien à l’Ukraine ».

Chez les écologistes, un message d’unité également. « Face à la barbarie de l’attaque russe : solidarité avec le peuple ukrainien. La France et l’Europe doivent se montrer unies pour soutenir l’Ukraine, au moment où les bombes tombent à leurs portes », écrit le sénateur Thomas Dossus. « L’entrée en guerre de Poutine contre l’Ukraine est irresponsable. Mobilisons-nous pour un cessez-le-feu immédiat et, plus que jamais, pour des solutions de paix durables. Assez de guerre ! » réagit pour sa part le communiste Pierre Laurent.

Les commissions du Sénat s'activent également. Dans un courrier envoyé au président de l’Arcom et à la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, Laurent Lafon, le président de la commission de la culture demande la suspension d’autorisation d’émettre en France de la chaîne pro russe « Russia Today » (lire notre article). L’impact socio-économique d’un conflit à l’Est de l’Europe se manifeste déjà dans les cours de l’énergie ou encore du blé. « Nous n’en mesurons pas encore pleinement les conséquences : humaines, politiques, énergétiques, géopolitiques, notamment au Moyen Orient et au Sahel », s’inquiète la présidente de la commission des affaires économiques du Sénat, Sophie Primas (LR)

Dans la même thématique

François Bayrou
4min

Politique

François Bayrou nommé Premier ministre

Après de longues consultations, Emmanuel Macron a nommé ce vendredi 13 décembre l’un de ses plus proches alliés comme nouveau Premier ministre, le maire MoDem de Pau François Bayrou.

Le

Au Sénat, vives condamnations de l’attaque russe en Ukraine
3min

Politique

François Bayrou Premier ministre ? : « Le signal qui serait envoyé, c’est la volonté du président de poursuivre sa politique », dénonce Stéphane Troussel

Pour le président socialiste du département de Seine-Saint-Denis, Emmanuel Macron devrait admettre « que les Français, consultés à trois reprises en juin et juillet, l’ont sanctionné ». Une éventuelle nomination de François Bayrou, reçu à l’Élysée ce vendredi matin, serait donc un mauvais signal.

Le

Ticket-restaurant
8min

Politique

Budget : ces mesures d’aides qui passent à la trappe avec le vote de la censure

Le vote de la motion de censure n’a pas seulement fait tomber le gouvernement Barnier. Il empêche l’adoption de nombreux dispositifs, notamment toutes les mesures d’aides. Les agriculteurs et la Nouvelle Calédonie en font les frais, comme l’indexation de l’impôt sur le revenu. Il faudra attendre un nouveau budget, en début d’année, pour y remédier.

Le