Martine Aubry a déclaré vendredi qu'elle voterait "bien sûr" pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, tout en affirmant que son vote ne serait "pas un blanc-seing" au candidat d'En Marche!
"Je n'ai jamais pensé un seul instant qu'il y ait eu un doute sur le choix de mon bulletin de vote. Ça a été Chirac, ça a été Xavier Bertrand l'année dernière et ce sera bien sûr Macron le 7 mai", a affirmé la maire PS de Lille, objet de critiques de socialistes pour avoir appelé dès dimanche soir à "faire barrage au Front national" sans citer le nom d'Emmanuel Macron.
Le combat contre le Front national "est mon ADN", a souligné la maire de Lille sur RTL. "Ce n'est pas un vote - le vote Macron - que je ferai en me pinçant le nez", a-t-elle ajouté.
Au soir du premier tour, Mme Aubry, soutien du candidat socialiste éliminé Benoît Hamon, avait tweeté: "comme en 2002 (au second tour opposant Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen), tous les républicains doivent faire barrage au Front national".
"Les mots ont leur importance. Il ne suffit pas de dire +on vote contre+", avait critiqué jeudi soir Manuel Valls, parlant de Mme Aubry. L'ancien maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, soutien du candidat d'En Marche !, avait lancé vendredi matin: "Je dis à Martine Aubry, ce bulletin Macron, il ne sent pas mauvais, il faut le prendre pour battre Mme Le Pen".
L'ex-patronne du PS s'est dite "blessée par ces petites polémiques, que, dans un moment d'une telle gravité, (elle) trouve minables et même irresponsables".
Elle a aussi espéré que Marine Le Pen "fera le plus bas score" le 7 mai, jugeant qu'avec la candidate du FN à l'Elysée, ce serait "la fin de la République et la fin de l'Europe".
Martine Aubry a toutefois affirmé que son choix du second tour n'était "pas un blanc-seing vis-à-vis de Macron".
"J'ai été en désaccord avec la politique économique qu'il a inspirée et qui n'a pas donné les résultats attendus. Il veut l'amplifier. J'ai combattu la loi El Khomri qu'il a inspirée et qu'il veut poursuivre", a-t-elle souligné.
Mais M. Macron représente "aujourd'hui l'essentiel: le républicain, l'européen". Or, a-t-elle dit, "je suis une Européenne de naissance, une républicaine dans tous mes pores".
Concernant Jean-Luc Mélenchon, qui n'entend pas rendre public son vote, l'ex-numéro deux du gouvernement Jospin a dit: "C'est pas bien". Certes, "je comprends, l'exaspération et la colère sont venus vers lui", mais "il faut qu'il se rappelle que le vrai combat, c'est le combat pour la république".