La présidente du Front national Marine Le Pen a réclamé lundi la démission du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb après l'attaque jihadiste dans l'Aude, fustigeant une "défaillance profonde" du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme.
"Je demande la démission de Gérard Collomb, (...) dont les premiers mots devant la caméra c'est de dire +nous ne savions pas qu'il était radicalisé+", a déclaré sur RMC la finaliste de la présidentielle de mai 2017.
"Manifestement M. Collomb est complètement dépassé par les événements", a ajouté la députée du Pas-de-Calais.
"Non seulement il y a une défaillance profonde" dans la lutte contre le terrorisme, mais "il y a une loi qui a été votée sur la sécurité intérieure, de lutte contre le terrorisme dont les conséquences ont été zéro. Cette loi est nulle. Elle ne sert à rien. (...) C'est une petite loi de police administrative", s'est indignée Mme Le Pen, déplorant qu'il ne se soit "rien passé" après chaque attentat terroriste en France.
Emmanuel Macron "n'a jamais pris la mesure (du terrorisme)", selon la dirigeante frontiste.
"Il faut être dans un processus de prévention, un principe de précaution", a fait valoir Mme Le Pen. La président du FN réclame que "les fichés S étrangers soient immédiatement expulsés" de France, que les binationaux "soient déchus de la nationalité française et expulsés", et que les Français "fassent l'objet des foudres de l'article 411-4 du code pénal sur l'intelligence avec l'ennemi".
Déplorant la "mission impossible" des policiers qui ne seraient que trois, selon elle, "dans le triangle Perpignan-Narbonne-Carcassonne(...) affectés à la surveillance des radicalisés", elle a estimé qu'il fallait "limiter le nombre de gens à surveiller en expulsant l'immense majorité", dont les étrangers.
"A partir du moment où un étranger représente un danger, quel qu'il soit, il n'a aucune raison d'être sur notre territoire", a affirmé Marine Le Pen, pour qui la rétention administrative "n'a pas de sens".
"Il faut arrêter de distribuer la nationalité française n'importe comment et à n'importe qui", a-t-elle dit encore.
"On voit bien la défaillance de l'Etat à tous les étages, le laxisme à tous les étages, dans l'octroi de la nationalité, dans l'immigration qui génère le communautarisme, dans le laxisme judiciaire" dont Lakdim a bénéficié, "dans le traitement de l'islamisme en france", a fustigé sur Cnews Nicolas Bay, vice-président du FN.
"Tous les terroristes sont immigrés ou issus de l'immigration, tous ont bénéficié de la générosité de la France et il faut mettre fin à ce système-là", s'est-il emporté.
L'assaillant jihadiste abattu par les forces de l'ordre après une équipée meurtrière à Carcassonne et Trèbes, Radouane Lakdim, est un Français d'origine marocaine. Né au Maroc le 11 avril 1992, il est arrivé en France dans les premiers mois de sa vie et a été naturalisé en 2004 à l'âge de 12 ans.
Il était fiché "S" et suivi depuis 2014 par les services de renseignements. Mais aucun "signe précurseur pouvant laisser présager un passage à l'acte terroriste" n'avait été décelé, selon le procureur de la République de Paris François Molins.
Sa compagne, placée en garde à vue après l'attaque vendredi qui a fait quatre morts dans l'Aude, est aussi fichée pour radicalisation.