Dans le 20 heures de TF1 et France 2, Michel Barnier dont le gouvernement est en sursis, dans l’attente du vote d’une motion de censure demain à l’Assemblée nationale, en a appelé à la « responsabilité » des députés. Il a considéré que les élus RN devront « rendre des comptes » a leurs électeurs s’ils votaient une motion rédigée « par l’extrême gauche ».
Audition de Bruno Le Maire sur le déficit public : « L’amnésie est confondante quand elle est poussée à ce point », tance le rapporteur
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« C’est le début d’une reconnaissance, enfin, d’une part de responsabilité de Bruno Le Maire dans la situation actuelle de nos finances publiques très dégradées ». C’est avec ces précautions que le rapporteur général Jean-François Husson (LR) a commenté la longue audition de l’ancien ministre de l’Economie et des finances devant la mission d’information du Sénat sur le dérapage du déficit public.
Le sénateur n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que lors des sept dernières années, le ministre n’avait pas « été très aimable » et « assez peu présent au Sénat ». C’est pourquoi, l’élu mesure aujourd’hui « le progrès qui est fait ». Lors de ces 2 heures 30 d’audition, Bruno Le Maire « a souvent reconnu que le Sénat avait vu juste, avait interpellé et proposé ». « Alors, ça m’étonne quand même », reconnaît l’élu soulignant « que le gouvernement n’avait jamais tenu compte de ce que le Sénat avait proposé ».
Voilà pour le satisfecit. Pour le reste, Jean-François Husson a estimé qu’il n’était « ni acceptable, ni entendable » de la part de l’ancien ministre d’affirmer que le déficit à 6,1 % « était de la seule responsabilité du nouveau gouvernement ». « C’est méprisant car tout ça n’est que la résultante de ce qui n’a pas été fait auparavant » […] Il part le 21 septembre et dès le 22 septembre, c’est la faute de ceux qui vont arriver. C’est une triste plaisanterie », a-t-il tancé.
Le rapporteur rappelle, en outre, que Bruno Le Maire disposait d’une note de ses services en septembre 2024 lui indiquant que le déficit pouvait atteindre 6,3 %. « L’oubli est l’ennemi de la démocratie. Mais l’amnésie est parfois confondante quand elle est poussée à ce point », a taclé le sénateur.
Et quant à l’argument de Bruno Le Maire, mettant en avant « une étanchéité totale entre le travail des services sur les recettes et son cabinet, il n’a pas convaincu non plus la mission. « Dans toutes collectivités et haut plus haut niveau de l’Etat, il y a une administration et le politique arbitre. Le fait de se défausser en disant qu’il y a moins de recettes, ce n’est pas uniquement une faute technique ou une erreur de prévision […] Jamais le gouvernement n’a arbitré pour réduire le niveau d’un certain nombre de dépenses publiques ».