Augmentation du budget de la défense : « Quand on a des défis pareils, c’est la solidarité nationale qui doit jouer », affirme Marine Tondelier

Invitée de la matinale de Public Sénat, la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier revient sur les moyens de financer une augmentation du budget de la défense. Cette dernière plaide pour un recours à l’impôt plutôt qu’à une réduction des dépenses sociales.
Henri Clavier

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« Je pense que le pacifisme ne doit pas vouloir dire qu’on laisse des pays innocents se faire amputer d’une partie de leur territoire », affirme la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier. Après la réunion entre des parlementaires, le ministre des Armées et le Premier ministre, la cheffe de file des écologistes affirme partager l’objectif du gouvernement d’augmenter le budget de la défense. Cette dernière se réjouit également de l’organisation de ce type de réunion entre l’exécutif et les parlementaires. « Dans une situation internationale extrêmement déroutante, il est important de pouvoir s’en parler et d’afficher à l’extérieur une forme d’unanimisme sur nos objectifs », affirme la secrétaire nationale des Ecologistes. 

« Tout ne passe pas en pourcentage du PIB » 

Alors que Sébastien Lecornu souhaite porter les dépenses de défense à 100 milliards d’euros contre 50 milliards actuellement, la cheffe des Écologistes estime que « tout ne passe pas en pourcentage du PIB ». En premier lieu, Marine Tondelier plaide pour une réduction de la dépendance de la France envers la Russie, notamment sur le plan énergétique et envers les Etats-Unis sur le plan militaire. Malgré cela, les objectifs d‘augmentation des dépenses militaires sont partagés par les écologistes. L’enjeu est alors de s’accorder sur le moyen de financer un doublement du budget de la défense. 

Ce jeudi 13 mars, l’Elysée a réuni plusieurs ministres, dont Catherine Vautrin et Astrid Panosyan-Bouvet, pour envisager les pistes de financement. Des économies pourraient être faites sur la sphère sociale pour financer l’effort budgétaire. Une ligne rouge pour Marine Tondelier. « Quand le ministre va à la radio et dit de manière très démagogique que l’on va financer les armes en prenant sur les milliards du plan vélo, c’est vraiment abruti ! » s’emporte l’écologiste qui craint que les dépenses sociales et dédiées à l’écologie ne soient ciblées. Contrairement au chef de l’Etat, Marine Tondelier prône un recours à l’impôt pour augmenter le budget de la défense. « Quand on a des défis pareils, c’est la solidarité nationale qui doit jouer », affirme l’écologiste qui évoque la taxe Zucman. Cette taxe, adoptée à l’Assemblée nationale à l’occasion de la niche écologiste du 20 février, reprend les travaux de l’économiste Gabriel Zucman. Ce nouvel impôt permettrait d’établir un prélèvement minimum de 2 % les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. 

« Je suis choquée que des personnes sortent de cette réunion en expliquant qu’il ne faut pas geler les avoirs russes » 

D’autres pistes existent, comme le recours à l’épargne pour financer la défense. Pour Marine Tondelier, la mobilisation des avoirs russes est une piste privilégiée. Une résolution adoptée le mercredi 12 mars à l’Assemblée nationale propose d’ailleurs d’utiliser les avoirs russes pour financer la défense ukrainienne. « Je suis choquée que des personnes sortent de cette réunion en expliquant qu’il ne faut pas geler les avoirs russes. Ce sont des patriotes de pacotille », affirme Marine Tondelier tout en déplorant que les insoumis et les communistes se soient également opposés au vote de cette résolution.

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