Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.
Autour d’Anne Hidalgo, Hollande et des ténors socialistes préparent l’après défaite au Sénat
Par Public Sénat
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La questure du Sénat est appréciée des socialistes pour les rendez-vous discrets. C’est là que François Hollande, avant 2012, préparait sa candidature et sa future victoire, avec quelques soutiens dont Jean-Pierre Bel, alors à la tête des sénateurs PS. Mercredi soir, c’est dans ces salons qu’Anne Hidalgo a préparé l’après défaite. La candidate socialiste était à l’initiative pour organiser un dîner, avec autour de la table plusieurs figures socialistes, à commencer par l’ancien Président François Hollande, Martine Aubry – Bernard Cazeneuve était invité mais n’était pas présent – ou encore Patrick Kanner, président du groupe PS du Sénat et directeur adjoint de campagne. Le sénateur du Nord a « pris en charge », en tant que local de l’étape, l’organisation du repas.
Les « acteurs de la gauche de gouvernement »
Un dîner qui n’est pas resté longtemps secret, puisque rapidement révélé dans les colonnes du Monde. L’idée était de « montrer symboliquement » autour de la même table « les acteurs de la gauche de gouvernement qui ont permis à la gauche d’arriver au pouvoir » et « les perspectives d’avenir que représentent des gens comme Johanna Rolland (maire de Nantes et directrice de campagne) et Carole Delga (présidente de la région Occitanie), qui était là aussi. Mais d’autres auraient pu aussi être présents : Lionel Jospin, Michaël Delafosse (maire de Montpellier), Nathalie Appéré (présidente de Rennes métropole) ou Mathieu Klein (maire de Nancy) », énumère Patrick Kanner auprès de publicsenat.fr.
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Reste un absent de marque : un certain Olivier Faure, premier secrétaire du PS, qui n’a pas reçu le carton d’invitation… Ambiance. « Des dîners comme ça, il y en a des dizaines », minimise Patrick Kanner, « à un moment, il faut bien faire une liste. Elle voulait consulter les gens avec qui elle travaille. Il ne faut vraiment pas tirer de conséquences de ce choix qui était le sien. Il n’y a pas eu d’exclusive. Anne Hidalgo voit d’ailleurs Olivier Faure vendredi matin pour faire le point sur ce que nous nous sommes dit hier », affirme le patron des sénateurs PS, qui souligne qu’« Anne Hidalgo est incontournable, comme Olivier Faure, premier secrétaire du PS, élu par les militants ». Mais l’ancien ministre de François Hollande ajoute : « Olivier Faure a fait des repas où il n’a pas convié Anne Hidalgo, je pense. Les relations ne sont pas simples, on le sait, il y aura des explications de texte », reconnaît Patrick Kanner, « mais aujourd’hui, c’est l’union et le rassemblement. Anne Hidalgo est candidate, y compris dans un contexte où certains pensaient qu’on aurait pu être derrière Yannick Jadot »…
« Les législatives doivent être la première réponse d’une gauche de reconstruction, et ça passe par l’union »
Au menu du dîner, il y avait en entrée « le court terme, soit ce qu’on dit dimanche soir, la position qu’on devrait prendre selon les différentes hypothèses ». En cas de duel Macron/Le Pen, Patrick Kanner est déjà « sûr qu’Anne Hidalgo appellera à voter Macron, à faire barrage à l’extrême droite ».
En plat de résistance, « on a aussi évoqué l’avenir à moyen terme. Si on en est là, c’est par la division de la gauche et les législatives doivent être la première réponse d’une gauche de reconstruction. Et ça passe par l’union et le rassemblement. J’ai bien noté que LFI ne voulait pas de nous. Mais nous devons, avec les Verts, les Radicaux et le PCF trouver les voies d’un accord juste ». L’union est toujours un long combat à gauche, puisqu’il y a un an, l’ensemble des partis, dont LFI, s’était retrouvé pour discuter rassemblement. En vain.
L’enjeu : que le prochain repas ne soit pas le remake du Cercle des poètes disparus
En dessert, le plus long terme, la reconstruction. Quitte à dépasser le Parti socialiste et à faire le constat que le PS d’Epinay arrive à la fin de son histoire, et au fond, trouver les moyens de « faire rêver », à nouveau. Dans l’esprit de certain, un changement de nom n’est pas exclu, mais il ne peut être cosmétique. Il ne peut être que l’aboutissement d’une démarche politique.
« C’était un dîner de préparation de l’avenir », dit Patrick Kanner. Il a ces mots : « Anne Hidalgo est héritière d’avenir. Elle est dans cette logique-là. On ne part pas de rien. C’est notre histoire ». Une formule digne d’une synthèse toute hollandaise. Quid de l’ancien chef de l’Etat, qui n’a pas renoncé à toute ambition ? « François Hollande est un ancien Président, il est l’un de ceux, avec Lionel Jospin, qui ont amené la gauche au pouvoir », rappelle son ancien ministre. Reste que l’heure est grave pour le PS, dont la candidate, créditée de 2 ou 3 % d’intentions de vote, risque sérieusement d’être sous les 5 %. Pour les socialistes d’hier comme d’aujourd’hui, l’enjeu est là : que le prochain repas ne soit pas le remake du Cercle des poètes disparus.