Autour d’Anne Hidalgo, Hollande et des ténors socialistes préparent l’après défaite au Sénat

Autour d’Anne Hidalgo, Hollande et des ténors socialistes préparent l’après défaite au Sénat

La candidate PS a invité à la questure du Sénat plusieurs figures du PS, ténors d’hier ou d’aujourd’hui. « Un dîner de préparation de l’avenir », dit le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner, qui était présent, à la différence du premier secrétaire Olivier Faure, qui n’était pas invité… Anne Hidalgo le verra « vendredi matin pour faire le point », assure le sénateur, qui reconnaît que tôt ou tard, « il y aura des explications de texte ».
Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

La questure du Sénat est appréciée des socialistes pour les rendez-vous discrets. C’est là que François Hollande, avant 2012, préparait sa candidature et sa future victoire, avec quelques soutiens dont Jean-Pierre Bel, alors à la tête des sénateurs PS. Mercredi soir, c’est dans ces salons qu’Anne Hidalgo a préparé l’après défaite. La candidate socialiste était à l’initiative pour organiser un dîner, avec autour de la table plusieurs figures socialistes, à commencer par l’ancien Président François Hollande, Martine Aubry – Bernard Cazeneuve était invité mais n’était pas présent – ou encore Patrick Kanner, président du groupe PS du Sénat et directeur adjoint de campagne. Le sénateur du Nord a « pris en charge », en tant que local de l’étape, l’organisation du repas.

Les « acteurs de la gauche de gouvernement »

Un dîner qui n’est pas resté longtemps secret, puisque rapidement révélé dans les colonnes du Monde. L’idée était de « montrer symboliquement » autour de la même table « les acteurs de la gauche de gouvernement qui ont permis à la gauche d’arriver au pouvoir » et « les perspectives d’avenir que représentent des gens comme Johanna Rolland (maire de Nantes et directrice de campagne) et Carole Delga (présidente de la région Occitanie), qui était là aussi. Mais d’autres auraient pu aussi être présents : Lionel Jospin, Michaël Delafosse (maire de Montpellier), Nathalie Appéré (présidente de Rennes métropole) ou Mathieu Klein (maire de Nancy) », énumère Patrick Kanner auprès de publicsenat.fr.

Lire aussi » Au meeting d’Anne Hidalgo, François Hollande de retour pour « reconstruire la gauche de responsabilité »

Reste un absent de marque : un certain Olivier Faure, premier secrétaire du PS, qui n’a pas reçu le carton d’invitation… Ambiance. « Des dîners comme ça, il y en a des dizaines », minimise Patrick Kanner, « à un moment, il faut bien faire une liste. Elle voulait consulter les gens avec qui elle travaille. Il ne faut vraiment pas tirer de conséquences de ce choix qui était le sien. Il n’y a pas eu d’exclusive. Anne Hidalgo voit d’ailleurs Olivier Faure vendredi matin pour faire le point sur ce que nous nous sommes dit hier », affirme le patron des sénateurs PS, qui souligne qu’« Anne Hidalgo est incontournable, comme Olivier Faure, premier secrétaire du PS, élu par les militants ». Mais l’ancien ministre de François Hollande ajoute : « Olivier Faure a fait des repas où il n’a pas convié Anne Hidalgo, je pense. Les relations ne sont pas simples, on le sait, il y aura des explications de texte », reconnaît Patrick Kanner, « mais aujourd’hui, c’est l’union et le rassemblement. Anne Hidalgo est candidate, y compris dans un contexte où certains pensaient qu’on aurait pu être derrière Yannick Jadot »…

« Les législatives doivent être la première réponse d’une gauche de reconstruction, et ça passe par l’union »

Au menu du dîner, il y avait en entrée « le court terme, soit ce qu’on dit dimanche soir, la position qu’on devrait prendre selon les différentes hypothèses ». En cas de duel Macron/Le Pen, Patrick Kanner est déjà « sûr qu’Anne Hidalgo appellera à voter Macron, à faire barrage à l’extrême droite ».

En plat de résistance, « on a aussi évoqué l’avenir à moyen terme. Si on en est là, c’est par la division de la gauche et les législatives doivent être la première réponse d’une gauche de reconstruction. Et ça passe par l’union et le rassemblement. J’ai bien noté que LFI ne voulait pas de nous. Mais nous devons, avec les Verts, les Radicaux et le PCF trouver les voies d’un accord juste ». L’union est toujours un long combat à gauche, puisqu’il y a un an, l’ensemble des partis, dont LFI, s’était retrouvé pour discuter rassemblement. En vain.

L’enjeu : que le prochain repas ne soit pas le remake du Cercle des poètes disparus

En dessert, le plus long terme, la reconstruction. Quitte à dépasser le Parti socialiste et à faire le constat que le PS d’Epinay arrive à la fin de son histoire, et au fond, trouver les moyens de « faire rêver », à nouveau. Dans l’esprit de certain, un changement de nom n’est pas exclu, mais il ne peut être cosmétique. Il ne peut être que l’aboutissement d’une démarche politique.

« C’était un dîner de préparation de l’avenir », dit Patrick Kanner. Il a ces mots : « Anne Hidalgo est héritière d’avenir. Elle est dans cette logique-là. On ne part pas de rien. C’est notre histoire ». Une formule digne d’une synthèse toute hollandaise. Quid de l’ancien chef de l’Etat, qui n’a pas renoncé à toute ambition ? « François Hollande est un ancien Président, il est l’un de ceux, avec Lionel Jospin, qui ont amené la gauche au pouvoir », rappelle son ancien ministre. Reste que l’heure est grave pour le PS, dont la candidate, créditée de 2 ou 3 % d’intentions de vote, risque sérieusement d’être sous les 5 %. Pour les socialistes d’hier comme d’aujourd’hui, l’enjeu est là : que le prochain repas ne soit pas le remake du Cercle des poètes disparus.

Dans la même thématique

Autour d’Anne Hidalgo, Hollande et des ténors socialistes préparent l’après défaite au Sénat
3min

Politique

« Nous n’aspirons pas à figurer dans un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche », assure Mathieu Darnaud

Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.

Le

Autour d’Anne Hidalgo, Hollande et des ténors socialistes préparent l’après défaite au Sénat
3min

Politique

Revalorisation du barème de l’impôt : « On peut imaginer plusieurs scenarii », selon Claude Raynal

Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.

Le

Paris: Emmanuel Macron Receives President Of Guinea-Bissau Umaro Sissoco Embalo
4min

Politique

« Réguler les égos » : comment Emmanuel Macron conçoit son rôle dans son camp

Au moment où le chef de l’Etat s’apprête à nommer un nouveau premier ministre, Emmanuel Macron a reçu ce mercredi à déjeuner les sénateurs Renaissance, à l’Elysée. Une rencontre prévue de longue date. L’occasion d’évoquer les collectivités, mais aussi les « 30 mois à venir » et les appétits pour 2027…

Le

Autour d’Anne Hidalgo, Hollande et des ténors socialistes préparent l’après défaite au Sénat
4min

Politique

Gouvernement : « On ne peut pas simplement trépigner et attendre que le Président veuille démissionner », tacle Olivier Faure

Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, réclame un Premier ministre de gauche, alors que LFI refuse de se mettre autour de la table pour travailler sur la mise en place d’un gouvernement, préférant pousser pour une démission du chef de l’Etat. Ce mercredi, députés et sénateurs PS se sont réunis alors que le nom du nouveau chef de gouvernement pourrait tomber d’un instant à l’autre.

Le