Marian-Jean Marinescu, eurodéputé (PPE) se veut confiant et rassuré par la volonté politique du président américain, Joe Biden, au sein de l’Otan. Depuis son arrivée, celui qui veut revitaliser l’alliance atlantique joue l’apaisement avec ses alliés européens après quatre années mouvementées sous l’ère Trump. Pour l’élu roumain, la présence du géant américain sur le vieux contient est perçue d’un bon œil, alors que la Russie multiplie les provocations menaçantes.
« L’Otan va être très présente sur le flanc est »
« J’ai compris qu’il y aurait plus de soldats américains en Roumanie et dans d’autres pays de l’Est. Et c’est normal, car nous, on est à l’Est de l’Union européenne et on a un passif avec les Russes. Donc nous avons peut-être un sentiment différent que d’autres Européens qui sont plus loin à l’Ouest. Je crois que l’Otan va être très présente sur le flanc Est. »
« Le mot armée européenne soulève trop de résistance. Donc moi personnellement, j’évite d’employer ce mot mais je suis en faveur d’une force commune permanente ». Michael Gahler, eurodéputé allemand
Lors de ce sommet, les 21 Etats membres de l’Union européenne qui participent à l’Alliance atlantique devraient afficher leur unité avec les Etats-Unis sans pour autant occulter les sujets qui fâchent. Parmi eux, la Russie donc, mais aussi l’attitude de la Turquie membre elle-même de l’Otan, alors que Recep Tayyip Erdogan vient de relancer une offensive contre les Kurdes, mais a aussi mené un bras de fer avec les Grecs en Méditerranée à l’automne 2020.
Une armée européenne, des mots encore tabous
Et c’est pourquoi, au sein du Parlement, ils sont nombreux à soutenir « l’autonomie stratégique » de l’UE et à défendre l’idée d’une armée de défense européenne, même si ces mots apparaissent encore un peu tabous, comme le concède l’Allemand Michael Gahler (PPE). « Le mot armée européenne soulève trop de résistance. Donc moi personnellement, j’évite d’employer ce mot, mais je suis en faveur d’une force commune permanente. Ce serait en plus des armées nationales, car je ne veux pas remplacer les armées nationales. »
« Une infanterie, une force aérienne, des tanks, des blindés »
On peut jouer sur les mots, mais l’idée d’une armée de défense européenne fait petit à petit son chemin dans les couloirs de l’institution européenne. « Moi je veux une force de réaction commune : une infanterie, une force aérienne, des tanks, des blindés… », précise le roumain Marian-Jean Marinescu. Signe encouragent dans cette lente construction, l’avion de combat européen prend forme après un accord entre la France, l’Allemagne et l’Espagne. Le SCAF, le système de combat aérien futur, devrait remplacer les avions de combat Rafale et Eurofighter en 2040.
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