Avec le départ de Castaner, un micro-remaniement se profile
L'arrivée programmée de Christophe Castaner à la tête de la République en marche ne devrait provoquer qu'un remaniement limité au sein du...
Par Jérémy MAROT
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Publié le
L'arrivée programmée de Christophe Castaner à la tête de la République en marche ne devrait provoquer qu'un remaniement limité au sein du gouvernement, avec son départ du porte-parolat et l'hypothèse controversée de le voir conserver son secrétariat d'Etat.
Officiellement candidat pour la direction du parti présidentiel après avoir été adoubé par l'Elysée lundi, Christophe Castaner va logiquement céder au moins une de ses casquettes au gouvernement, celle de porte-parole, après son élection le 18 novembre prochain.
"Je pense que le porte-parole ne peut pas être le représentant d'un des mouvements politiques qui est dans la majorité", a-t-il déclaré mercredi sur RTL.
Benjamin Griveaux, secrétaire d’État à l’Économie, quittant l'Élysée après un conseil des ministres le 27 septembre 2017
AFP/Archives
Ce départ va donc initier un remaniement "d'une ampleur très limitée", selon des sources gouvernementales concordantes, l'une d'entre elles soulignant que la constitution des équipes avaient demandé "énormément de temps" et qu'il n'était pas question de retoucher aux équilibres.
Ce remaniement pourrait donc se cantonner à "un remplacement" poste pour poste de M. Castaner, selon cette même source, probablement par le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie Benjamin Griveaux.
"Il y avait trois porte-parole durant la campagne présidentielle: Griveaux, (Richard) Ferrand et Castaner. Dans la mesure où Ferrand est ailleurs, Castaner ailleurs, le fait que Benjamin soit le mieux placé pour reprendre le porte-parolat n'est pas un scoop", analyse auprès de l'AFP un poids-lourd de la majorité.
Interrogé mercredi matin sur ce sujet à l'antenne d'Europe 1, M. Griveaux, qui était aussi sur les rangs pour la direction de La République en marche, a éludé la question en se disant "ravi de rester à Bercy". Sachant que rien ne semble empêcher qu'il garde un pied au ministère de l'Economie tout en étant porte-parole.
Reste la question du secrétariat d'Etat en charge des Relations avec le Parlement, que M. Castaner ne paraît pas enclin à lâcher.
- Contre "l'esprit des institutions" -
La présidence de LREM étant une tâche bénévole, M. Castaner est en effet obligé de cumuler avec une autre fonction. Certes, il pourrait retrouver son mandat de député des Alpes-de-Haute-Provence, après avoir été réélu en juin. Mais un maintien au gouvernement est une option étudiée, bien que le cumul d'un portefeuille ministériel avec un rôle de chef de parti n'ait que de rares précédents historiques.
La ministre auprès du ministre de l'Intérieur Jacqueline Gourault, quittant l'Elysée après un conseil des ministres, le 9 août 2017
AFP/Archives
"Je suis candidat pour être délégué général de LREM, je garderai mes activités ministérielles tant que le président de la République et le Premier ministre m'en confient la responsabilité, et évidemment nous aurons cet échange au moment de l'élection si je suis élu à la tête de LREM", a-t-il souligné mercredi.
"Porte-parole, vraisemblablement c'est compliqué, mais en revanche membre du gouvernement, rien n'est incompatible", a estimé pour sa part M. Griveaux.
M. Castaner peut-il toutefois garder ce portefeuille spécifique, qui lui ferait ainsi disposer d'entrées au parti, au Parlement et au gouvernement ? "Difficile, je pense que non", répond un ténor de la majorité parlementaire.
"De mon expérience à ce poste, des contacts que j'ai pu avoir avec mes prédécesseurs et successeurs, je le déconseille et ça ne me paraît pas respecter l'esprit des institutions", développe auprès de l'AFP le socialiste Alain Vidalies, titulaire du maroquin entre 2012 et 2014.
Le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard, quittant le palais de l'Elysée, le 14 septembre 2017 à Paris
AFP/Archives
"Dans les attributions du poste, il y a un travail essentiel de suivi et de relations avec les présidents des autres groupes parlementaires. Il y a la nécessité du mettre du liant, il y a une fonction de conciliation, de régulation, et ça me paraît incompatible avec la fonction de dirigeant de parti politique", poursuit l'ancien ministre de François Hollande, à qui il paraîtrait "logique qu'il change alors de responsabilité ministérielle".
Dans ce cas, la partie de chaises musicales serait plus étendue. Plusieurs noms ont été lancés pour reprendre le portefeuille, dont celui de la ministre auprès du ministre de l'Intérieur Jacqueline Gourault, ou celui de la Cohésion des territoires Jacques Mézard.
"Je n'y crois pas. C'est un petit jeu. Il y a des gens qui ont intérêt à faire circuler des noms. Ce ne sont jamais ceux qui sortent", rétorque une source gouvernementale.
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