Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
Avec sa “Grande marche”, LREM lance sa campagne européenne
Par Jérémy MAROT
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La République en marche a donné mercredi le coup d'envoi de sa campagne pour les élections européennes de 2019 en présentant sa "Grande marche", une opération de porte-à-porte de six semaines qui devra nourrir le programme du parti présidentiel.
A l'été 2016, "la Grande marche" de celui qui n'était alors que ministre de l’Économie avait impulsé l'aventure présidentielle d'Emmanuel Macron. Dix-huit mois plus tard, il s'agit d'appliquer la même méthode pour faire entrer le plus massivement possible son parti sur la scène continentale, sachant que "l'Europe est au coeur de l'identité de La République en marche", comme l'a souligné mercredi à la presse Christophe Castaner.
Au-delà du premier test électoral intermédiaire, c'est aussi une question de crédibilité pour la majorité, qui enverra sur le terrain samedi une dizaine de ministres et quelque 200 parlementaires dans toute la France pour faire remplir aux citoyens un questionnaire. "Si je vous dis Europe, ça vous fait penser à quoi?", "Quelles devraient être selon vous les trois priorités de l'Union européenne?", demande notamment le formulaire.
Au total, un millier d'évènements sont programmés samedi, "à Rome avec (le ministre italien) Sandro Gozi, Berlin, Bruxelles, à Schengen, au Canada, à Madrid", selon M. Castaner, qui tient mercredi soir une réunion publique avec la ministre Nathalie Loiseau et Daniel Cohn-Bendit.
L'opération doit durer six semaines avec l'objectif de "faire mieux" que lors de la Grande marche de 2016, en frappant donc à plus de 100.000 portes, dixit le patron de LREM.
"Nous voulons toucher tous les Français au-delà de ces cercles bien informés ou convaincus. A partir de samedi nous irons écouter, sans juger mais pour comprendre", a-t-il encore plaidé, en précisant que la restitution des questionnaires "nourrira" une "plateforme" d'idées attendue à l'automne.
Si Édouard Philippe "n'ira pas faire de porte-à-porte", a précisé M. Castaner, il "sera complètement engagé". Une vidéo enregistrée de mobilisation sera mise en ligne jeudi et le Premier ministre "présidera dans deux semaines un bureau exécutif" du parti pour la première fois.
Car dans le même temps, La République en marche, qui a institué lundi son premier "comité de campagne", peaufine sa stratégie politique.
- "Pas de volonté hégémonique" -
Au niveau national, M. Castaner a plaidé mercredi pour que ces élections permettent "le dépassement politique pro-européen".
Une source gouvernementale note ainsi qu'il y a "un magma pro-européen à droite, chez LR, l'UDI, Agir... C'est l'occasion d'élargir le champ de la majorité, soit de manière temporaire, soit sur le plus long terme en vue des municipales" de 2020. Alain Juppé avait lui-même plaidé à l'automne pour "un grand mouvement central" avec M. Macron aux européennes, avant d'atténuer ses propos.
Ces accords accoucheront "plutôt en début d'année" 2019, d'une liste de candidats, a précisé M. Castaner.
Au niveau continental, charge à M. Castaner de nouer des partenariats pour préparer un atterrissage en douceur au Parlement européen. Si certains se présentent comme des alliés naturels (Ciudadanos en Espagne, Parti démocrate en Italie), il a aussi constaté une "certaine forme d'hostilité" de la droite regroupée au sein du puissant PPE.
"Je n'ai pas de volonté hégémonique (...) ce n'est vraiment pas notre logique", a-t-il assuré mercredi, en excluant pas d'inscrire LREM dans un groupe politique existant. "Mon objectif n'est pas par nature de créer un truc La République en marche".