Alors que la droite s’apprête à défendre des amendements sur la possibilité pour les femmes ayant des enfants, de partir avant l’âge légal de 64 ans, la gauche critique une réforme particulièrement injuste pour les femmes. « En affirmant que les femmes seront les grandes gagnantes de la réforme des retraites, le gouvernement instrumentalise la cause des femmes », lance Laurence Cohen lors des questions d’actualité au gouvernement. Un point de vue partagé par la sénatrice socialiste des Landes, Monique Lubin, qui dénonce la volonté du gouvernement « d’instrumentaliser la cause des femmes ».
« En réalité, c’est une réforme contre les femmes, qui ne corrigent en rien les inégalités salariales »
Alors que le ministre des relations avec le Parlement, Franck Riester, affirmait, au début de l’examen du texte, que les femmes seraient pénalisées par la réforme des retraites, les sénateurs et sénatrices de gauche dénoncent l’absence de mesures compensatoires. « En réalité, c’est une réforme contre les femmes, qui ne corrigent en rien les inégalités salariales de 28 % et les inégalités de pensions de 40 % », s’indigne Laurence Cohen, passablement irritée par la communication du gouvernement sur le sujet. En dénonçant « l’accord des droites unies », sur la réforme des retraites, la sénatrice communiste a également appelé le gouvernement à « sortir du déni ».
« La vraie inégalité de pensions ne naît pas du système de retraite, mais des inégalités professionnelles »
Sans succès, le ministre du travail Olivier Dussopt tente de jouer l’apaisement. En se déclarant « ouvert à un certain nombre d’amendements », le ministre du travail semble davantage faire un pas vers sa droite que vers sa gauche. « La manière dont nous avons envisagé de revoir les petites pensions sera plus bénéfique aux femmes », s’est défendu Olivier Dussopt, avant d’ajouter que « la vraie inégalité de pensions ne naît pas du système de retraite mais des inégalités professionnelles ».
« Augmenter le taux d’emploi des femmes. Cela permettrait de renflouer votre soi-disant déficit qui justifie votre projet régressif »
« Avec vous, le 8 mars c’est la journée de recul du droit des femmes », assène Laurence Cohen, peu convaincue par les avantages que la réforme des retraites procurerait aux femmes. La sénatrice communiste a dressé une liste de mesures concrètes permettant alors effectivement un rééquilibrage des pensions. « Revaloriser les métiers féminisés […], faire cotiser à temps plein les temps partiels, augmenter le taux d’emploi des femmes. Cela permettrait de renflouer votre soi-disant déficit qui justifie votre projet régressif. Voilà une réforme d’égalité et de justice pour les femmes, une réforme féministe », plaide Laurence Cohen. Un point de vue soutenu par la sénatrice des Landes Monique Lubin, qui précise que les socialistes avaient « mis en place des critères de pénibilité » avant qu’ils soient retirés lors du précédent quinquennat.