Une « situation neuve », mais « ce n’est pas non plus une mort politique ». Invité de Politique 360, Alain Bergounioux, spécialiste de l’histoire du socialisme en France a mis en perspective le recul massif attendu pour les députés socialistes aux législatives.
La déroute qui semble se profiler les 11 et 18 juin prochains pour le PS ne marque pas la fin d’un cycle, juge l’historien. « Il y a longtemps que le cycle d’Épinay est fini, depuis les années 80 avec le tournant dit de la rigueur. » En revanche, la reconfiguration du paysage politique « va poser des problèmes de fond au Parti socialiste », affirme Alain Bergounioux. C’est pour cette raison, selon lui, que le parallèle avec la défaite de 1993 n’est pas pertinent :
« 1993 c’était une défaite électorale dans un système qui restait fondamentalement droite-gauche, malgré la présence d’un Front national mais qui était entre 10 et 15%. Aujourd’hui on est dans un nouveau système politique, c’est donc une crise réelle, qui se pose dans des termes neufs, il va falloir faire preuve d’invention. »
« Le PS doit rester un parti de gouvernement »
Quel avenir aura le PS dans la future Assemblée ? « Il faut avoir une autonomie politique », juge-t-il. « Le PS doit rester un parti de gouvernement, et donc il doit avoir une critique intelligente et vigilante ».
L’historien croit qu’il reste « un espace » pour le PS, « encore faut-il savoir l’occuper », ajoute-t-il :
« Il faut essayer de faire l’inventaire, de définir son utilité dans la société française. Il correspond à une réalité politique et à une nécessité politique, que ne représentent ni Mélenchon, ni Macron. »