Baisse du nombre de parlementaires : pourquoi les députés pourraient dire merci aux sénateurs
Afin d’assurer une bonne représentation des territoires, Gérard Larcher veut limiter la baisse du nombre de parlementaires. De quoi sauver une vingtaine de sièges de sénateurs mais aussi une cinquantaine de sièges de députés…

Baisse du nombre de parlementaires : pourquoi les députés pourraient dire merci aux sénateurs

Afin d’assurer une bonne représentation des territoires, Gérard Larcher veut limiter la baisse du nombre de parlementaires. De quoi sauver une vingtaine de sièges de sénateurs mais aussi une cinquantaine de sièges de députés…
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La réforme de la Constitution prévoit la réduction du nombre de parlementaires. Une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Le président LR du Sénat, Gérard Larcher, en accepte le principe, mais seulement si une bonne représentation des territoires, notamment ruraux, est assurée. Il demande au moins un parlementaire par département et insiste sur le cas des territoires et départements d’Outre-Mer, comme la Nouvelle-Calédonie.

Pour être certain d’avoir gain de cause, Gérard Larcher souhaite même inscrire dans la Constitution « le nombre de parlementaires » et leur « territorialisation », comme il l’a expliqué ce mercredi 7 novembre dans la matinale de Public Sénat (voir notre article pour plus de détails).

Conséquences : la réduction du nombre de parlementaires irait un peu moins loin que prévue. Le projet de loi organique, qui porte la réforme, fixe la baisse à 30 %, soit déjà un peu moins d’un tiers, avec 244 sénateurs (contre 348 aujourd’hui) et 404 députés (contre 577).

Plutôt une baisse de 22 % du nombre de parlementaire

Plutôt qu’un nouveau chiffre à 244 sénateurs, Gérard Larcher évoquait en septembre une fourchette de 265/270 sénateurs. Soit une baisse d’environ 22 % du nombre de parlementaires. Ce qui donnerait 450 députés afin de conserver un ratio de 0,6 à respecter pour l’équilibre entre les deux chambres, notamment au Congrès.

L’exigence des sénateurs d’une bonne représentation des territoires sauverait ainsi près d’une cinquantaine de sièges à l’Assemblée, où la réforme commence aussi à faire réfléchir les élus, y compris de la majorité. Près d’un tiers des députés n’aura plus de circonscription. Si les élus du nouveau monde ne sont pas tous des professionnels de la politique et pourraient accepter de ne faire qu’un mandat, tous ne seront pas prêts à se faire hara-kiri. Si Gérard Larcher obtient gain de cause, voilà pourquoi les députés diront peut-être merci aux sénateurs…

Emmanuel Macron devra pour cela accepter d’aller un peu moins loin dans la baisse. Mais autour de 22 ou 25 %, il respectera sa promesse. Dans son programme de campagne, l’engagement n’était d’ailleurs pas si précis, avec une réduction « d’environ un tiers (du) nombre de députés et de sénateurs ». La réduction du nombre de parlementaires, dans une version un peu allégée, pourrait au final arranger tout le monde.

Partager cet article

Dans la même thématique

Baisse du nombre de parlementaires : pourquoi les députés pourraient dire merci aux sénateurs
4min

Politique

711 jours otage au Mali : « C’est l’histoire la plus extraordinaire et terrible de ma vie » raconte Olivier Dubois

C’est un journaliste pas comme les autres. Parti interviewer un lieutenant djihadiste à Gao au Mali en mars 2021, il n’en revient que près de deux ans plus tard, après avoir été capturé par des terroristes. Une expérience marquante qui a chamboulé sa vie. Sa passion du journalisme est-elle toujours intacte ? Comment tenir dans de telles conditions, mais surtout comment se reconstruire ? Olivier Dubois répond à ces questions dans l’émission Un monde, un regard de Rebecca Fitoussi.

Le

Baisse du nombre de parlementaires : pourquoi les députés pourraient dire merci aux sénateurs
3min

Politique

Fin des moteurs thermiques en 2035 : « Si on n’a pas de période de transition, c’est du suicide économique » selon l’eurodéputé belge Benoît Cassart

D’ici à 2035, la vente des ventes de voitures thermiques neuves sera interdite. Un objectif remis en cause par la droite européenne et les défenseurs de l’automobile. Un enjeu majeur pour l’Union, où 8 véhicules neufs sur 10 roulent encore à moteur thermique. Voiture thermique stop ou encore on en débat dans l’émission Ici L’Europe présentée par Caroline de Camaret et Alexandre Poussart.

Le

MIGRANTS – CALAIS – CLASK DUNES
8min

Politique

Accord franco-britannique sur les migrants : « On va se renvoyer à la frontière les migrants dans un jeu de ping-pong », dénonce l’écologiste Guillaume Gontard

L’accord sur les migrants annoncés par Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli froidement au Sénat, à droite, comme à gauche. Du côté de Calais, « la situation est lourde à supporter », rappelle le sénateur LR du Pas-de-Calais, Jean-François Rapin.

Le