Baisse du PIB inférieure aux prévisions : « Une fois de plus, le Sénat avait raison ! », saluent les sénateurs
Le produit intérieur brut (PIB) a plongé de 8,3 % en 2020 selon l’Insee. La récession reste massive mais inférieure aux -9 % qu'anticipait jusqu’ici l’institut. Et bien moins mauvais que les -11 % prévus par le gouvernement. Les sénateurs de la commission des finances s’en réjouissent mais n’oublient pas le poids de la dette.

Baisse du PIB inférieure aux prévisions : « Une fois de plus, le Sénat avait raison ! », saluent les sénateurs

Le produit intérieur brut (PIB) a plongé de 8,3 % en 2020 selon l’Insee. La récession reste massive mais inférieure aux -9 % qu'anticipait jusqu’ici l’institut. Et bien moins mauvais que les -11 % prévus par le gouvernement. Les sénateurs de la commission des finances s’en réjouissent mais n’oublient pas le poids de la dette.
Public Sénat

Par Pierre Maurer

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Par temps de coronavirus, les bonnes nouvelles sont rares. Alors même les plus petites victoires méritent d’être fêtées. Même si la différence tient dans un mouchoir de poche, les sénateurs de la commission des finances se réjouissent ce vendredi du nouveau bilan de l’Insee. Certes le produit intérieur brut (PIB) a plongé de 8,3 % en 2020, mais cela reste inférieur à ce que l’Institut prévoyait (-9 %), et beaucoup moins grave que ce que gouvernement craignait (-11 %). « On ne peut que se réjouir que la crise soit moins profonde », réagit Philippe Dallier (LR). Le communiste Eric Bocquet acquiesce : « C’est une bonne nouvelle dans ce contexte très anxiogène ». « La France a connu un choc économique sans précédent mais elle a montré aussi une vraie capacité de rebond en fin d’année », a salué le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt a aussi applaudi sur Twitter, « l’efficacité des aides mises en place » par le gouvernement. Rapporteur général de la commission des finances, Jean-François Husson (LR) ne manque pas de rappeler que le Sénat « avait prévu un recul de l’ordre de 9 %. Je dirais qu’une fois de plus, on est plus proche de la réalité. Donc il est toujours utile de mieux travailler avec les assemblées. Ça peut faire gagner du temps à tout le monde… »

Philippe Dallier et Eric Bocquet, tous deux membres de la commission des finances de la Haute assemblée, tirent différentes observations de cette situation. « Ça montre d’abord la difficulté de modéliser une crise comme celle-là. Les estimations étaient très difficiles à faire, mais finalement la TVA est mieux rentrée que prévu, l’impôt sur le revenu est mieux rentré grâce au chômage partiel. Tant mieux pour 2020. La question qui se pose c’est plutôt pour 2021. On va vers des mesures de confinement et donc un nouveau PLFR plutôt fin mars », souligne Philippe Dallier. Eric Bocquet livre une autre analyse : « Je pense que c’est surtout dû au rebond économique plus fort que prévu de l’automne dernier. Cela démontre bien que c’est l’économie réelle, la production de richesses qui permet d’avancer. Et pas la spéculation. Je mets en lien avec le rapport d’OXFAM de cette semaine. Dès lors qu’il y a de la consommation et du partage de la richesse, c’est la seule solution », estime le sénateur du Nord.

Des « bons » chiffres qui ne sont pas sans couvrir d’un voile certaines réalités. « Il y a des disparités entre les secteurs. Il est évident que des entreprises sont complètement à l’arrêt dans le tourisme alors que la grande distribution s’en est mieux sortie par exemple. C’est très disparate mais globalement on a une moins mauvaise surprise », relève Philippe Dallier.

Régler le problème de la dette

Si cette récession moins importante, est saluée, elle n’occulte pas dans les esprits le poids de la dette qui s’amoncelle. Cette semaine, la commission a auditionné Bruno Le Maire, qui n’a pas rassuré les élus. « Les Français n’ont pas d’inquiétude à avoir sur le financement de notre dette », a assuré Bruno Le Maire. « Je l’ai trouvé trop rassurant alors qu’on est face à un mur de la dette. Ça ne peut pas continuer comme ça ! », presse Philippe Dallier. « Le débat des mois et années à venir c’est : qui va payer la dette ? Le Maire dit que ça va se traduire par une nouvelle austérité renforcée. Alors qu’il y a d’autres solutions : comme solliciter les hauts patrimoines dont l’accumulation de richesses devient indécente dans l’opinion publique ! On est passé du ‘quoi qu’il en coûte’à ‘vous allez payer’ ! », fustige pour sa part Éric Bocquet. Jean-François Husson sourit : « Bruno Le Maire saute les obstacles les uns après les autres, mais le mur de la dette il faudra l’affronter. Il a laissé entendre qu’il faudrait trouver des voies nouvelles mais je pense qu’il y a beaucoup de sujets auxquels il va falloir répondre. Il est hors de question de rester en queue de peloton comme on l’est aujourd’hui ! ».

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