Les militants Les Républicains de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), furieux que leur parti ait investi l'adversaire historique du député-maire Patrick Balkany pour les législatives à la place de son poulain, ont suspendu leur campagne en faveur de François Fillon pour la présidentielle.
"Fous de rage, les militants ont décroché les affiches de Fillon de la permanence" parlementaire de Patrick Balkany, "ils ont dit +on arrête, on ne fait plus campagne+", a relaté jeudi à l'AFP Isabelle Balkany, épouse et première adjointe du maire. "Le tractage, c'est terminé."
La Commission nationale d'investiture du parti a investi mercredi Arnaud de Courson (DVD), principal opposant de Patrick Balkany, dans la 5e circonscription des Hauts-de-Seine. L'édile, qui la tenait depuis 2002, avait renoncé à briguer un quatrième mandat, en vertu de la loi sur le non-cumul.
Après avoir appuyé la candidature d'une de ses proches, la conseillère municipale Agnès Pottier-Dumas, finalement écartée pour inéligibilité, M. Balkany avait adoubé son adjoint François-Xavier Bieuville.
"Toute la majorité municipale, Républicains, Parti Chrétien Démocrate, UDI, s'entendait pour soutenir François-Xavier Bieuville, qui de plus est filloniste, et (Les Républicains) nous sortent du chapeau De Courson, opposant historique!" s'est émue Mme Balkany.
Les élus de la majorité municipale "ont pris la décision de principe de suspendre leur cotisation mensuelle" au parti, a ajouté Mme Balkany, et François-Xavier Bieuville, candidat "quoi qu'il arrive", "envoie dès demain un recours à la commission des recours du parti", avec le soutien "de toute la majorité municipale".
"D'une part, je n'ai jamais été entendu par la commission, ce qui est contraire aux règles, et d'autre part il est inacceptable d'investir un candidat qui n'appartient pas au parti", a indiqué Patrick Balkany au journal Le Parisien.
La commission nationale d'investiture, "mise en place par (le filloniste Jean-François) Lamour, a décidé de faire la peau à un certain nombre de sarkozystes", avait-il commenté mercredi auprès de l'AFP.
"Lorsque l'on est victime d'un tsunami national, est-il prudent, voire intelligent, de susciter un orage local là où la météo était parfaitement calme ?", s'est interrogée Mme Balkany, allusion à l'affaire Fillon.
Les électeurs de la circonscription "réclament d’être représentés avec dignité", avait pour sa part commenté Arnaud de Courson mercredi, référence à peine voilée aux déboires judiciaires de M. Balkany, mis en examen notamment pour corruption passive, fraude fiscale et blanchiment.