Balkany dit avoir “l’impression qu’on fait le procès des Juifs” de l’après-guerre

Balkany dit avoir “l’impression qu’on fait le procès des Juifs” de l’après-guerre

Interrogé sur des montages financiers masquant une villa antillaise lors son procès à Paris pour blanchiment et corruption, le...
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Interrogé sur des montages financiers masquant une villa antillaise lors son procès à Paris pour blanchiment et corruption, le maire LR de Levallois-Perret Patrick Balkany a affirmé "avoir l'impression qu'on fait le procès des Juifs qui après la Libération ont pris leurs dispositions".

Le tribunal correctionnel, après avoir rapidement examiné la question du moulin de Giverny, où vivent les Balkany dans l'Eure, se penchait sur une villa antillaise que Patrick Balkany avait fait construire en 1989.

L'ancien député avait acheté le terrain via une société immatriculée au Liechtenstein, Belec, constituée par une fiduciaire suisse qui gérait la fortune héritée - sur des comptes suisses - de son père, un ancien résistant survivant d'Auschwitz qui avait fait fortune dans le prêt-à-porter.

Il avait revendu cette villa, Serena, en 2002, et l'argent de la vente avait notamment servi à aménager une autre propriété antillaise, Pamplemousse, que son épouse a fini par reconnaître avoir achetée en 1997.

Interrogé sur les circuits de l'argent, Patrick Balkany avait d'abord dit espérer ne pas servir de "bouc-émissaire" à la place de "tous les Français qui ont ou ont eu un compte en Suisse".

"Acceptez-vous la qualité de fraudeur fiscal au regard de la loi ?", l'a ensuite interrogé le président.

A cette question, l'édile, passablement agacé, a répété avoir rapatrié une partie de l'argent paternel en France et avoir investi le reste sur le territoire français, notamment dans cette villa Serena. La société Belec qui la détenait étant étrangère, elle payait "l'impôt sur la fortune au taux le plus important de 3%".

"Le fraudeur fiscal que vous me dites être a finalement payé plus d'impôt par le biais des sociétés qui détenaient ces maisons que s'il avait été nommément propriétaire", a-t-il assuré.

"Le fisc français n'a pas été spolié". "La spoliation, nous et ma communauté, nous savons ce que c'est", a-t-il ajouté, évoquant les œuvres d'art confisquées aux Juifs sous l'Occupation.

"J'ai surtout l'impression aujourd'hui qu'on fait le procès des Juifs qui après la Libération ont pris leurs dispositions" pour mettre leur argent à l'abri, a-t-il conclu, suscitant des murmures dans la salle.

Dans la même thématique

French President Emmanuel Macron speaking in a televised speech, Paris, France – 05 Dec 2024
5min

Politique

« Déni, mépris, seul contre tous »… la gauche sidérée par l’allocution d’Emmanuel Macron

Alors qu’Emmanuel Macron a appelé dans une allocution à la constitution d’un gouvernement « d’intérêt général », les groupes de gauche du Sénat n’y voient pas d’inflexion de la part du chef de l’Etat. Ils pressentent la nomination d’un nouveau gouvernement reposant sur la même majorité et les mêmes politiques. Le bafouement du résultat des dernières élections législatives, d’après eux.

Le

Balkany dit avoir “l’impression qu’on fait le procès des Juifs” de l’après-guerre
3min

Politique

Emmanuel Macron annonce la nomination d’un gouvernement « d’intérêt général » « dans les prochains jours »

Dans une courte allocution, le Président a dessiné l’agenda des prochaines semaines après la censure du gouvernement Barnier : nomination d’un gouvernement « d’intérêt général » resserré, mais rassemblant « toutes les forces de l’arc républicain » et de nouvelles discussions budgétaires en janvier. En attendant, une loi spéciale reconduisant le budget précédent sera votée « mi-décembre. »

Le