Banlieues : les réactions au discours d’Emmanuel Macron
Un discours fleuve, une prise de distance avec le plan Borloo, et aucune annonce chiffrée. Les mesures annoncées par Emmanuel Macron en faveur des quartiers ont loin d’avoir convaincu.

Banlieues : les réactions au discours d’Emmanuel Macron

Un discours fleuve, une prise de distance avec le plan Borloo, et aucune annonce chiffrée. Les mesures annoncées par Emmanuel Macron en faveur des quartiers ont loin d’avoir convaincu.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le sénateur socialiste, Xavier Iacovelli s’est dit « très déçu pour les quartiers populaires ». Interrogé sur Public Sénat après le (très) long discours du chef de l’État (voir notre article), l’élu des Hauts-de-Seine estime « qu’on officialise aujourd’hui l’abandon de la politique de la ville et des quartiers populaires ». Xavier Iacovelli a bien retenu que le chef de l’État avait promis 30 000 places de stages supplémentaires pour les stagiaires 3ème. « Est-ce que c’est ça qui va désenclaver les quartiers ?  (…) Il n’y a rien sur l’émancipation des habitants par la culture, par le sport ou par la venue de services publics » a-t-il dénoncé.

Banlieues: Xavier Iacovelli "très déçu" par les annonces d'Emmanuel Macron
02:54

Sur Twitter, l’ancien ministre de la ville et actuel sénateur LR, Marc-Philippe Daubresse estime que le chef de l’État a « cassé une forte dynamique de mobilisation dans les banlieues ». « Chute en piqué de Borloo et des 48 milliards qu’il demandait pour les banlieues. Bien la peine de le missionner. République ? Communautarisme ? Rien. Tout ça pour ça ? » complète son collègue au groupe Les Républicains du Sénat Roger Karoutchi.

« Cet épisode est l'incarnation de la politique spectacle de Macron », a lancé le patron des Républicains, Laurent Wauquiez en réunion de groupe LR à l’assemblée nationale, selon des participants

Sur Twitter, le député de la France insoumise, Alexis Corbière fait également référence à l’ancien ministre de la Ville. « Borloo a proposé un plan pour les banlieues mais Macron a décidé de laisser les banlieues en plan. L'opération de com' du jour n'y changera rien ». Tout comme l’ancien porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll : « Plan banlieues: on assiste à la liquidation en direct du plan Borloo. »

Quant à Marine Le Pen, la présidente du FN « trouve extrêmement choquant que (Emmanuel) Macron évoque un argument racial digne des Indigènes de la République, en délégitimant toute solution pour les banlieues qui émanerait de mâles blancs. C'est la consécration du communautarisme au sommet de l'État ». Une référence à cette phrase prononcée par le chef de l’État au sujet du rapport remis par Jean-Louis Borloo.  « Ça n’aurait aucun sens que deux mâles blancs ne vivant pas dans ces quartiers s’échangent un rapport ».

À sa sortie de l’Élysée, le fondateur de l’UDI a fait bonne figure estimant que « tous les sujets » de son rapport étaient « cochés ».

Mais dans l’émission Sénat 360 sur Public Sénat, le maire PCF de Grigny, Philippe Rio n’est pas du même avis. « Je pense que certaines cases ont été vidées de leur substance » a-t-il expliqué en référence aux moyens pour le monde associatif. « Les propositions du rapport Borloo faisaient état d’emplois francs associatifs » a-t-il rappelé. Le maire de Grigny a également pointé l’absence des moyens financiers pour les collectivités locales ».

Banlieues: Philippe Rio déplore l'absences de moyens alloués aux quartiers
00:57

En face de lui, le sénateur LAREM, Julien Bargeton a répondu « qu’il s’agissait d’une affaire trop importante pour en faire une affaire personnelle. Jean-Louis Borloo s’est déclaré satisfait des principales mesures annoncées par le président de la République ». Le sénateur a qualifié « d’injustes » les critiques émises à l’égard du gouvernement. « Le gouvernement a commencé à faire beaucoup de choses : le dédoublement des classes, la police de sécurité du quotidien, la scolarisation obligatoire en maternelle » a-t-il notamment cité.

Banlieues: Julien Bargeton trouve "injustes" les critiques contre le chef de l'Etat
02:17

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
9min

Politique

Suppression de postes de fonctionnaires : pas « arbitrée », l’idée fait pourtant son chemin au gouvernement

Les ministres de Bercy, Eric Lombard et Amélie de Montchalin, mettent sur la table leur volonté d’engager la « baisse du nombre de fonctionnaires ». « On ne confirme pas », tempère cependant l’entourage de Laurent Marcangeli, ministre de la Fonction publique. Au Sénat, le sujet fait débat. « C’est évident qu’il faut le faire », soutient le sénateur LR Claude Nougein, quand l’écologiste Thomas Dossus dénonce « la logique de l’austérité qui commence à s’installer ».

Le

Banlieues : les réactions au discours d’Emmanuel Macron
2min

Politique

Interception du bateau pour Gaza : François Bayrou trouve « inacceptable » l’utilisation du mot « otage »

Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le Premier ministre, François Bayrou a dénoncé le terme « d’otages » pour qualifier les membres d’équipage du voilier humanitaire Madleen, parmi lesquels l’eurodéputée Rima Hassan, arraisonné en début de semaine par Israël. Une réponse qui a provoqué la colère du groupe communiste qui a quitté l'hémicycle.

Le