Elle est la première au sein du gouvernement à avoir annoncé son soutien à Emmanuel Macron la semaine dernière. Invitée de l’émission « Parlement Hebdo » sur LCP-Public Sénat, Barbara Pompili a reproché à Benoît Hamon son attitude à l’égard du candidat d’En Marche. « Je suis triste de voir qu’il passe les trois quarts de sa campagne à taper sur Emmanuel Macron. Il a fait un choix de réorientation politique très à gauche, qu’il fasse sa campagne là-dessus, qu’il arrête de frapper sur les adversaires. » Pour l’écologiste au gouvernement depuis un an, Benoît se trompe d’adversaire politique :
« Il faut arrêter cette bagarre-là. Notre ennemi c’est l’extrémisme, c’est le Front national, c’est la droite recroquevillée et bourrée d’affaires de François Fillon. »
« Benoît Hamon avait pris l’engagement de rassembler tous les candidats à la primaire »
48 heures après le ralliement de l’ancien Premier ministre Manuel Valls à Emmanuel Macron, Barbara Pompili égratigne un peu plus la primaire de la Belle Alliance populaire, estimant « qu’au lieu de rassembler largement, elle a accéléré une division qui existait déjà » :
« Il faut tenir les engagements des deux côtés. Benoît Hamon avait pris l’engagement de rassembler tous les candidats à la primaire autour d’un projet, autour du sien, mais en donnant des signes, en essayant de voir ce qui dans le programme des autres pouvait être pris. Ça, il ne l’a pas fait avec toute une partie des candidats, c’est une erreur. Est-ce que c’était possible vu la situation ? Je lui laisse le bénéfice du doute, franchement, ce n’était peut-être pas évident. »
Barbara Pompili : « Benoît Hamon avait pris l’engagement de rassembler tous les candidats à la primaire »
« Le fait qu’il baisse, qu’il baisse, qu’il baisse dans les sondages montre que le travail de rassemblement qu’il devait faire n’a pas été fait. »
La secrétaire d’État ne digère pas l’appel répété cette semaine de Benoît Hamon en direction de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise. « Avant d’aller vers les autres, on rassemble son camp », affirme-t-elle.
Constatant que Jean-Luc Mélenchon « réussit sa campagne », Barbara Pompili explique l’érosion de l’électorat de Benoît Hamon :
« Ça ne m’étonne pas que des gens qui sont à la gauche de la gauche se sentent plus attirés par l’original que par la copie. »