François Baroin, chef de file de la campagne de LR pour les législatives, a affirmé mercredi à Tarascon (Bouches-du-Rhône) que c'était à Richard Ferrand, épinglé par Le Canard enchaîné dans une affaire immobilière, de voir s'il était "en situation désormais de pouvoir exercer" ses responsabilités de ministre.
"Je suis avocat et je suis attaché à la présomption d'innocence", a répondu M. Baroin aux journalistes qui l'interrogeaient sur M. Ferrand. Le sénateur-maire de Troyes est en déplacement depuis mardi dans le Sud pour les législatives.
"C'est à lui d'apprécier précisément la situation politique. Il a été secrétaire général d'un mouvement qui s'est mis en marche pour une large part au nom du renouvellement des pratiques politiques, au nom de la transparence de la vie politique, au nom de la moralisation de la vie politique", a-t-il observé.
"Il a toute la présomption d'innocence", a-t-il insisté. "C'est à lui de voir s'il est en situation désormais, à la lumière des révélations du Canard enchaîné, de pouvoir exercer les responsabilités éminentes que lui a confiées le président de la République. La balle est dans son camp et le problème à poser est plutôt au garde des Sceaux", a-t-il ajouté.
Le quinquennat Macron connaît sa première fausse note avec cette affaire immobilière révélée par Le Canard enchaîné autour de M. Ferrand, pièce maîtresse du nouveau président et ministre de la Cohésion des territoires, ceci alors que le gouvernement prépare un projet de loi de "moralisation de la vie publique".
L'entourage du Premier ministre Édouard Philippe a affirmé que "la probité" de M. Ferrand n'était "pas en cause". Pour le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, "il ne saurait être question" de sa démission.
Selon Le Canard enchaîné, en 2011, les Mutuelles de Bretagne, dont M. Ferrand était le directeur général, avaient souhaité louer des locaux commerciaux à Brest (Finistère) pour ouvrir un centre de soins et avaient choisi entre trois propositions celle d'une société immobilière appartenant à la compagne de M. Ferrand.