La droite doit "imaginer un socle plus large" pour reconquérir le pouvoir, a estimé jeudi l'ancien ministre François Baroin, qui a dit regretter le ralliement de Jean-Pierre Raffarin à Emmanuel Macron pour les élections européennes.
"Je suis un fondateur de l'UMP, je reste fidèle à ma famille politique". "Je regrette évidemment le départ de Jean-Pierre Raffarin, et je souhaite que ma famille politique fasse le meilleur score possible pour ces européennes, ne serait-ce que pour le débat démocratique", a déclaré M. Baroin sur Europe 1.
"Je pense qu'il va falloir réfléchir à imaginer un socle plus large. On ne peut pas, à droite, enquiller les défaites les unes après les autres comme on le fait depuis dix ans", a ajouté le président de l'Association des maires de France.
"Lorsque Jacques Chirac, avec Jean-Pierre Raffarin d'ailleurs, Alain Juppé et quelques autres dont moi-même, nous avions imaginé rassembler toutes les familles de la droite, du gaullisme à la démocratie chrétienne en passant par le Parti radical et les formations dites plus libérales du Parti républicain, il y avait un projet politique qui était de ne jamais descendre en dessous de 25%, pour être un pôle qui permet d'emporter des majorités", a développé M. Baroin.
"On est un parti de gouvernement" et "on s'en éloigne très largement, donc il va falloir reconstruire ça si un jour on veut peut être revenir en responsabilité et diriger le pays", a-t-il ajouté.
Une ancienne conseillère de M. Baroin, Agnès Evren, aujourd'hui vice-présidente de l'Ile-de-France et présidente de la fédération LR de Paris, occupe la deuxième place sur la liste LR pour les européennes.
Éphémère porte-parole du gouvernement Juppé en 1995, puis ministre de l'Outremer, de l'Intérieur, du Budget puis de l'Économie et des Finances, François Baroin a soutenu à la primaire de la droite Nicolas Sarkozy, qui l'avait promis au poste de Premier ministre. Il a ensuite fait la campagne de François Fillon avant de mener les LR défaits aux élections législatives.