Claude Bartolone, président (PS) de l'Assemblée nationale, a déclaré mardi qu''il avait "du mal à (se) reconnaître" dans la campagne de Benoît Hamon et a dit réfléchir à un vote en faveur d'Emmanuel Macron pour contrer le FN.
"Dans l’état actuel des choses, j’ai du mal à m’y reconnaître. J’ai des divergences de fond avec lui, notamment sur la question de la fin du travail", a affirmé M. Bartolone à propos de la campagne du candidat socialiste à la présidentielle, dans une interview au Monde.
Il a appelé à "entendre" ceux qui jugent "qu’une part des électeurs sociaux-démocrates qui votent traditionnellement pour le PS, ne se sentent pas pleinement représentés".
Benoît Hamon le 6 mars 2017 à Bastia
AFP
Appelé à réagir en marge d'un déplacement à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Benoît Hamon a rétorqué que "les primaires ont eu lieu". Le vainqueur du scrutin face à Manuel Valls n'a cependant pas souhaité s'étendre davantage sur les déclarations du Président de l'Assemblée.
Egalement interrogé sur Emmanuel Macron, M. Bartolone a jugé qu'il avait été "le premier à affirmer qu’un parti n’aura pas à lui tout seul la majorité à l’Assemblée nationale", mais que ses "propositions actuelles (...) ne suffiront pas", l'invitant à "préciser son projet, sur la reconstruction de l’appareil de production", "la révolution numérique", ou encore "la réorganisation des services publics".
Le président de l'Assemblée, qui a soutenu Manuel Valls à la primaire, a également déclaré que la question d'un vote utile en faveur d'Emmanuel Macron contre le FN au premier tour de la présidentielle le "préoccupe tous les jours".
"Parce je suis militant socialiste engagé à gauche, je ne peux pas être attiré par une aventure personnelle. Mais dans le même temps, (...) on ne peut pas laisser le FN caracoler en tête du premier tour, avec un écart qui pourrait la mettre dans une position dangereuse en vue du second", a-t-il dit. Il se donne "une quinzaine de jours" pour faire son choix.
La présidentielle va "nous faire entrer dans un scénario que nous n’avons jamais connu", a affirmé M. Bartolone, évoquant l'hypothèse d'un second tour dont pourraient être absents le PS et Les Républicains. "Le PS et LR retrouveront, sans doute, aux élections législatives, un score supérieur à celui des présidentielles, mais je vois mal comment un des groupes pourrait être majoritaire à lui tout seul", a-t-il dit. "Nous avons épuisé le système originel de la Ve République", a-t-il affirmé.
Emmanuel Macron a demandé vendredi en arrivant au salon aéronautique du Bourget que le gouvernement organise un débat au Parlement sur la guerre Iran-Israël, et promis de réunir les chefs des partis politiques pour « échanger » sur ce conflit mais aussi sur Gaza et l'Ukraine.
Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi plusieurs articles clés de la proposition de loi de Gabriel Attal pour durcir la justice des mineurs, adoptée mi-mai par le Parlement, dont celui visant à ne plus appliquer l’atténuation des peines pour les mineurs.
Au regard des divisions au plan national, c’est un tour de force. A Agen, toutes les composantes de la gauche ont pourtant réussi à faire l’union en vue des municipales, du PS aux Ecologistes, en passant par le PCF, Place Publique et même LFI. Les enjeux locaux ont facilité le rassemblement. L’accord du NFP a aussi laissé des traces…
Saisi par des députés et des sénateurs de gauche, le Conseil constitutionnel va rendre sa décision sur la proposition de loi de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui vise à durcir la justice des mineurs. Le texte qui durcit considérablement le droit existant, avait conduit à une levée de boucliers de la gauche dans les deux hémicycles.