Bartolone suggère un contrôle de tous les emplois de collaborateurs parlementaires
Le président PS de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui rappelle les avancées pour la transparence depuis 2012, évoque...

Bartolone suggère un contrôle de tous les emplois de collaborateurs parlementaires

Le président PS de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui rappelle les avancées pour la transparence depuis 2012, évoque...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le président PS de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui rappelle les avancées pour la transparence depuis 2012, évoque mardi comme possible "piste" de réforme après l'affaire Fillon un "mécanisme de contrôle sur l’ensemble des emplois" de collaborateurs parlementaires.

Après avoir souligné dans Le Monde "qu’il n’y a jamais eu autant de réformes que sous cette législature" pour améliorer la transparence, "plus de douze" à l’Assemblée, M. Bartolone juge que "malheureusement, à chaque fois, il y a des questions qui renvoient au Parlement alors qu’il n’est pas directement en cause".

"L’affaire de M. Fillon nous renvoie aux emplois familiaux des parlementaires, alors que le problème est de savoir si c’est un emploi fictif ou pas", ajoute cet élu socialiste dans sa première réaction depuis le début de l'affaire.

Faut-il interdire néanmoins les emplois familiaux? Le président de l'Assemblée, qui a créé un groupe de travail "pour avoir des éléments d’appréciation et de comparaison internationale, afin de prendre des bonnes décisions", pointe les limites à ses yeux d'une telle option.

Celui qui rappelle avoir "eu à subir les conséquences d’avoir épousé une de (s)es anciennes collaboratrices et cela alors que (il) avai(t) volontairement rendu publique sa nomination", demande: "Que fera-t-on des couples qui ne sont pas mariés? Et des emplois croisés (embauche d’un proche par un autre député), pratique en vigueur dans certains parlements étrangers, qui ont justement interdit les emplois familiaux?" "Surtout, je ne vois pas en quoi un emploi fictif non familial serait moins grave!".

"Je crois davantage en la mise en place d’un véritable mécanisme de contrôle sur l’ensemble des emplois", plaide M. Bartolone. "Dans certains parlements, une commission se prononce sur la rémunération et le niveau de qualification qui justifie ou non l’embauche de telle ou telle personne. C’est une piste à explorer".

Dire comme une des porte-parole de François Fillon, Florence Portelli, qu'un collaborateur parlementaire "peut même être payé à tricoter", lui paraît "la négation totale de ce qu’est le travail d’un collaborateur parlementaire", lance M. Bartolone, trouvant "pas acceptable" de "dire que ce sont des privilégiés, dénigrer leur travail".

Et de glisser: "Il est tellement facile de démontrer quel est le travail réel d’un assistant parlementaire".

Quant aux arguments des avocats de François Fillon sur une remise en cause de la séparation des pouvoirs, notamment à cause des perquisitions à l’Assemblée, M. Bartolone précise que, pour les demandes de réquisition et de perquisition, "il y a une jurisprudence parlementaire".

"Pour des collaborateurs, la première décision a été prise par l’un de mes prédécesseurs, Jean-Louis Debré, dans le cadre d’une enquête sur un éventuel emploi fictif concernant un député qui employait sa fille", et "il y a eu sept demandes de perquisition judiciaire dans les locaux de l’Assemblée nationale sous la Ve République", "toutes autorisées par le président alors en fonction, que cela soit Philippe Séguin ou Bernard Accoyer".

Et "il est très difficile de soutenir que la justice ne peut pas connaître des relations entre un assistant parlementaire et le député employeur, dès lors qu’à plusieurs reprises, les prud’hommes et la branche sociale de la Cour de cassation ont eu à intervenir".

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Bartolone suggère un contrôle de tous les emplois de collaborateurs parlementaires
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le