Le président du MoDem François Bayrou a estimé mardi que ce n'était "pas le moment d'annoncer des investitures" d'En Marche! "aux législatives" alors qu'Emmanuel Macron a promis qu'il en annoncerait "beaucoup" entre les deux tours de la présidentielle.
"L'idée que l'on polluerait, ou que l'on troublerait, ou que l'on pèserait sur l'élection présidentielle, par la distribution d'investitures pour les élections législatives qui vont venir plusieurs semaines après, est une idée baroque", a estimé le maire de Pau dans l'émission "L'Épreuve de vérité" diffusée sur Public Sénat, en partenariat avec l'AFP, les Échos et Radio Classique.
"En tout cas, moi je considère que c'est une idée qui n'est pas cohérente", a-t-il insisté.
"Tout le monde sait que quand il y a des investitures, ça provoque des sentiments mitigés chez les uns et les autres, chez ceux qui souhaitent avoir ces investitures. Ce n'est donc pas le moment, entre les deux tours d'une élection présidentielle, d'annoncer des investitures aux législatives. Tel est mon sentiment", a encore souligné M. Bayrou, en contradiction donc avec M. Macron.
Début avril, dans une interview au Parisien, M. Macron avait annoncé "beaucoup" d'investitures "entre le premier et le second tour ". Son entourage avait confirmé cette tendance dans les derniers jours et une importante vague de candidats semblait devoir être dévoilée cette semaine.
"Peut-être l'a-t-il dit", a temporisé M. Bayrou.
"Mais si j'ai un conseil à exprimer, c'est qu'il faut se concentrer sur l'élection présidentielle. Il faut se concentrer sur la question qui est posée aux Français, dans une absolue transparence: que voulez-vous que soit l'avenir de notre pays ?", a-t-il insisté.
Pour l'heure, seulement 14 candidats ont été officiellement investis par En Marche!. La date limite de dépôt des candidatures aux élections législatives est fixée au 19 mai.
Par ailleurs, M. Bayrou s'est dit confiant dans le fait que M. Macron, s'il est élu le 7 mai, pourra s'appuyer sur une majorité à l'Assemblée nationale.
"Ces partis qui essayent d'expliquer que par l'élection législative on pourra empêcher le président de la République de gouverner se trompent", a-t-il affirmé, en réfutant l'hypothèse d'une "cohabitation".
"Je crois de toutes mes fibres que les Français seront cohérents. Ils tireront les conséquences des choix qu'ils ont faits en donnant au président de la République élu la majorité qui lui permettra de gouverner", a assuré le maire de Pau.
Interrogé sur le soutiens des élus LR, M. Bayrou s'est félicité du "sentiment de responsabilité qu'éprouve un grand nombre de ceux qui sont les cadres et les animateurs de ce mouvement".
"Il semble que dans les heures, les jours qui viennent, beaucoup de ceux-là vont s'exprimer pour dire clairement vers qui va leur choix", a-t-il poursuivi.