Le président du MoDem François Bayrou a accusé mercredi François Fillon d'être "sous l'influence des puissances d'argent", faisant un pas supplémentaire vers une candidature à la présidentielle en affirmant qu'il prendrait "ses responsabilités".
"Jamais dans l'histoire de la République, un candidat aux plus hautes fonctions, à la présidence de la République, n'a été ainsi sous l'influence des puissances d'argent", a déclaré M. Bayrou sur France 2.
"J'ai souhaité des rassemblements. Ce que je vois aujourd'hui est une menace telle sur la démocratie que je n'hésiterai pas à prendre mes responsabilités", a affirmé le président du MoDem, qui réserve toujours sa décision quant à une possible candidature à l’Élysée. La semaine dernière, il a déclaré qu'il la dévoilerait à la mi-février.
"Je vois venir des choses qui sont tellement lourdes que je prendrai mes responsabilités", a-t-il encore dit, en référence aux accusations pesant sur François Fillon depuis deux semaines.
"De très grandes sociétés multinationales se paient des hommes politiques, appointent, donnent de l'argent à des hommes politiques pour qu'ils les aident à ouvrir des portes, à se servir de leurs relations pour leurs intérêts", a accusé le maire de Pau, citant "ce qui a été annoncé hier par François Fillon lui-même et sa société de conseil et les sommes incroyables, 200.000 euros par-ci, 200.000 euros par là".
"La responsabilité politique est une responsabilité qui normalement doit être mise à l'abri des intérêts", a-t-il souligné.
Interrogé dans les couloirs de l'Assemblée sur ces critiques, le porte-parole de François Fillon, Thierry Solère, a jugé qu'avec François Bayrou, "à chaque élection présidentielle il y avait toujours la finance qui cherchait à être représentée et à prendre le contrôle de la vie politique française".
"Il considérait que c'était Emmanuel Macron qui était +l'hologramme+ de la finance dans cette élection", a-t-il relevé, laissant "François Bayrou à ses dernières analyses concernant sa participation ou non à l'élection présidentielle".
"Il est candidat depuis 4 élections présidentielles. S'il veut l'être à nouveau, ce sera sa décision", a lancé M. Solère.
Relancé sur l'activité de conseil de M. Fillon et l'éventuel conflit d'intérêts pouvant en découler, le porte-parole a rétorqué: "En rien". "François Fillon a un seul projet: redresser le pays", a-t-il balayé.
François Bayrou avait estimé dimanche que François Fillon n'avait "pas d'autre solution" que de se retirer de la course à la présidentielle, l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse et de deux de ses enfants constituant "une atteinte à la décence".
Depuis, le candidat de la droite a repris sa campagne, après avoir présenté ses "excuses aux Français" lundi sur l'emploi de son épouse Penelope et de deux de ses enfants comme assistants parlementaires.
A propos de sa société de conseil "2F Conseil", l'ancien Premier ministre a cité comme clients devant la presse "l'assureur Axa, la société Fimalac", dont son ami Marc Ladreit de Lacharrière est le PDG, et "la banque Oddo".