Georges Fenech, député LR du Rhône, a estimé vendredi que le garde des Sceaux et président du MoDem François Bayrou se retrouvait "dans une situation flagrante de conflit d'intérêt" dans l'enquête préliminaire visant les emplois d'assistants parlementaires d'eurodéputés de son parti.
"En sa qualité de garde des Sceaux, chef ultime du procureur de Paris, François Bayrou se retrouve destinataire de tous les éléments synthétiques d'enquête qui le visent personnellement et, par voie de conséquence, en mesure d'allumer des contre-feux pour échapper à sa responsabilité personnelle et politique", a dénoncé le secrétaire national de Les Républicains dans un communiqué.
Ancien magistrat, il demande par ailleurs au ministre de la Justice de "prendre toutes mesures pour se mettre en retrait de ses fonctions ministérielles s'agissant de l'enquête visant son propre parti", alors que mercredi, un ex-collaborateur du MoDem a dénoncé dans un signalement à la justice la réalité de son emploi comme assistant parlementaire d'un ancien eurodéputé de ce parti, Jean-Luc Bennahmias.
Le secrétaire général de LR, Bernard Accoyer, estime que "l'exécutif ne peut continuer à se réfugier dans une ambigüité coupable".
"Emmanuel Macron et Edouard Philippe doivent cesser de se réfugier dans une ambiguïté coupable, qui s’apparente de plus en plus à un mode de fonctionnement propre à En Marche, alors que ces affaires parasitent le débat démocratique à quelques jours d’élections législatives cruciales pour l’avenir de notre pays", estime-t-il dans un communiqué.
M. Accoyer avait affirmé jeudi soir que la question de "la mise en retrait" de François Bayrou, ainsi que celles de Marielle de Sarnez et Richard Ferrand, "devrait être abordée en toute transparence".
Vendredi, le Premier ministre Edouard Philippe a estimé qu'il "ne cro[yait] pas" que la position de François Bayrou "soit fragilisée", réaffirmant sur Europe 1 avoir "fixé des règles s'agissant de la participation des ministres au gouvernement", à savoir qu'une mise en examen d'un ministre conduirait à la démission de celui-ci.
"Je ne vais pas commenter les révélations et les lettres de dénonciations formulées ici et là", a écarté le Premier ministre.