François Bayrou, ex-garde des Sceaux d'Emmanuel Macron, a assuré jeudi qu'il voulait "aider" le président de la République, qu'il encourage à "se saisir" d'un "projet social".
"La France a besoin d'un projet social. Son histoire, sa vocation, c'est que le souci de justice soit aussi important qu'un souci d'efficacité", a déclaré le président du MoDem et maire de Pau lors de l'émission "Questions d'info" LCP-franceinfo-Le Monde-AFP.
"Il y a des efforts à l'intérieur du budget (2018), mais pour moi cet effort de justice doit être formulé par le président de la République", a recommandé M. Bayrou, trois mois après son départ forcé du gouvernement et à la veille de l'université de rentrée de son parti le MoDem dans le Morbihan.
"C'est un souhait que j'exprime. Ca n'est pas formulé comme ça devrait", a-t-il ajouté.
"Je pense que le président de la République doit s’en saisir. (Il) a fait un discours sur l'Europe remarquable. Il a pris la volonté du pays, l'ambition nationale et il l'a portée. De la même manière, il faut prendre l’ambition sociale du pays et la porter", a-t-il lancé.
Interrogé sur le rôle qu'il compte jouer auprès d'Emmanuel Macron, M. Bayrou a dit vouloir l'"aider". "Ca veut dire essayer de préciser le cap d'une campagne que nous avons faite ensemble, aider dans la défense devant les Français des grandes orientations (et) aider à faire apparaître des sujets qui n'apparaissent pas encore dans le débat public", a-t-il expliqué.
Concernant la suppression dans l'ISF des taxes sur les valeurs mobilières et les placements (actions, assurance-vie...), M. Bayrou a appelé à ce que l'investissement "exonéré (soit) dirigé vers l'appareil productif du pays", estimant que le Parlement aurait à "vérifier" que c'est le cas.
Quant à la hausse de la CSG pour une partie des retraités, il a souligné que, malgré la "situation plus rassurante" de ces derniers par rapport à "celle des salariés et des actifs", le seuil de 1.200 euros à partir duquel il sont pour l'heure concernés par cette mesure était "trop bas".
"J'en ai parlé avec un certain nombre d'élus (...) y compris du groupe En Marche, eux-aussi s'inquiètent de ce niveau-là", a-t-il tenu à préciser.
Il a en revanche salué la volonté du gouvernement d'arriver progressivement à une suppression de la taxe d'habitation, "une idée très bonne et très importante", et plaidé pour une "refonte complète de la fiscalité locale".
Dans la foulée, le maire de Pau a préconisé de "regrouper toutes les élections locales en un seule" (régionales, départementales et municipales en 2021) pour ne pas "émailler la vie politique française d'élections qui sont par nature des périodes paralysantes".